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Les trois légendes urbaines les plus connues et terrifiantes

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Nous avons tous connu cette période de l’enfance et préadolescence où nous nous amusions à nous raconter des histoires qui font peur. Que l’on se soit retrouvés autour d’un feu de camp, dans une soirée pyjama ou même dans une cour d’école, les histoires de Dames Blanches et d’autostoppeur fou se succèdent et emplissent notre imaginaire de nos tout premiers récits horrifiques. J’ai fait un petit sondage rapide pour connaître les trois légendes urbaines les plus effrayantes que vous ayez entendues… Ces trois histoires sont évidemment les plus connues, mais, vu que ce ne sont que des légendes colportées à l’oral, elles subissent des variations selon le temps et les versions des aimables raconteurs. Ce que je vais donc vous narrer ici n’est pas l’ultime version de ces fictions, et certains détails vous seront sans doute inconnus.

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Légende n°1 : La Vieille Dame et son Chien.

Une vieille femme vivait toute seule dans une grande maison en pleine campagne. La sombre forêt qui entourait sa demeure rendait l’endroit silencieux et paisible. Un peu trop paisible pour cette femme qui, souhaitant se rassurer et avoir de la compagnie, avait récemment adopté un chien, qui devint très vite un compagnon affectueux et fidèle.

C’était la nuit qu’elle redoutait le plus : l’inquiétant moment de son coucher et de celui du soleil était le pire de sa journée. Quand le voile étoilé recouvrait le ciel juste après son dîner, la vieille dame se rendait craintive dans sa chambre, et se réveillait toutes les heures. Elle avait cependant trouvé une parade tranquillisante à cette peur irraisonnée : avant de s’endormir ou de se rendormir, elle laissait glisser sa main le long du matelas pour permettre à son chien, couché à ses côtés, de la lui lécher, prouvant ainsi sa présence et assurant la sécurité de sa maîtresse.

Une nuit, alors qu’elle s’apprêtait à aller se coucher, elle ressentit une présence inhabituelle. Ayant pour coutume de se faire des frayeurs, elle essaya de ne pas en tenir compte et s’allongea dans son lit, tendant la main pour sentir la langue du chien sur ses doigts. Rassurée du geste d’affection de son animal, elle ferma les yeux et s’endormit. Mais un petit bruit régulier vint interrompre son sommeil. Elle crut reconnaître le son de gouttes d’eau qui tombent dans la baignoire. Elle se leva et alla couper le robinet de la salle de bain. Une fois l’eau économisée, elle entendit un bruit suspect et jeta un œil dans sa chambre. Personne. Juste le bruit, léger et apaisant, de son chien qui dormait. Hésitante, elle se recoucha et tendit de nouveau ses doigts à l’intention de son animal. Mais le bruit des gouttes d’eau perturba de nouveau son sommeil, et elle alla une deuxième fois couper le robinet avant de se glisser sous les draps, rassurée par la chaleur de la langue du chien.

Une troisième fois, elle se réveilla. Le robinet gouttait, encore. Se disant qu’il allait falloir appeler un plombier sous peu, elle mit ses pantoufles et se dirigea, épuisée, vers la salle de bain. Machinalement, elle étendit son bras vers le robinet. Mais il était fermé. C’est alors qu’elle aperçut de quel couleur était le fond de sa baignoire : rouge sang. En relevant la tête, elle découvrit le corps de son chien, pendu et éventré, dont le sang gouttait doucement sur le marbre.

D’un geste, alors que son cœur s’emballait, elle se retourna et son regard fut attiré par le miroir au dessus du lavabo.

Quelqu’un y avait marqué « Il n’y a pas que les chiens qui peuvent vous lécher la main » en lettres de sang.

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Légende n°2 : La Poupée.

Une jeune maman vivant avec sa petite fille de 8 ans passa un beau jour devant une boutique de vieux jouets. Attirée par la devanture originale, se sentant nostalgique, elle poussa la porte en bois et fit tinter les clochettes de l’entrée. Un vieil homme à l’air aigri l’observait. Elle se promena dans les allées où étaient entassés des chevaux de bois, des trains miniatures et toutes sortes de gadgets adorés par les enfants. Derrière le comptoir, une boîte de verre l’intrigua soudain. Dedans était maintenue une poupée de collection, dans sa robe bleue nuit et son petit gilet de dentelle. L’objet semblait ancien et cher. Elle questionna le vieil homme derrière la caisse sur son prix. Avec un faible sourire hésitant, il lui annonça une offre tout à fait correcte qu’elle accepta, heureuse d’avoir fait une si bonne affaire, et certaine de faire plaisir à sa fille. Au moment où elle allait franchir la porte en bois pour sortir, le vieil homme déclara : « Surtout, ne la sortez pas de sa boîte le soir ».

Ces paroles avaient inquiété la jeune femme qui décida que le vendeur devait être un peu sénile, et qu’elle n’allait pas gâcher la joie de son enfant en lui donnant ces instructions ridicules. En rentrant chez elle, elle tendit la boîte à la fillette, qui fut heureuse de recevoir cette surprise. Cependant, les paroles du vieillard retentissait dans la tête de la maman, et, par précaution (elle était une femme très superstitieuse) elle indiqua à sa fille de ranger sa poupée dans la boîte chaque soir et de la laisser en bas de l’escalier. Cette dernière acquiesça et partit jouer avec.

Le soir, la petite suivit les instructions de sa mère au sujet de sa poupée, et alla se coucher. Dans la nuit, elle fut réveillée. Quelqu’un parlait. Tendant l’oreille, elle se pencha vers la porte de sa chambre pour identifier la voix qu’elle entendait. C’était une petite voix cinglante, qui chuchotait presque. En se concentrant un peu plus, elle arriva à discerner les paroles prononcées…

« Je suis à la première marche. Je suis à la deuxième marche. Je suis à la troisième marche. »

Apeurée, elle eut –comme tous les enfants de son âge – le réflexe de courir dans la chambre de sa mère, qui l’invita à dormir avec elle mais qui précisa que c’était la dernière fois, la fillette étant sujette à de nombreuses frayeurs nocturnes. Elle la rassura en lui disant que la voix n’était que dans sa tête, puis elles se rendormirent ensemble.

Le lendemain soir, à la même heure, son sommeil fut de nouveau perturbé par la même petite voix cinglante.

« Je suis à la quatrième marche. Je suis à la cinquième marche. Je suis à la sixième marche. »

Se cachant sous les draps de ses mains tremblantes, elle eut du mal à se rendormir.

Le soir suivant, ce fut la même rengaine.

« Je suis à la septième marche. Je suis à la huitième marche. Je suis à la neuvième marche. »

Persuadée que cette voix fluette était celle de sa nouvelle poupée, elle vérifia le lendemain où son jouet se trouvait. Elle en parla à sa mère, qui lui expliqua en soupirant que non, une poupée ne pouvait pas parler, et qu’en plus elle se trouvait là où elle l’avait rangé la veille : dans sa boîte, en bas de l‘escalier.

Le soir d’après, le phénomène se répéta.

« Je suis à la dixième marche. Je suis sur le palier. »

La fillette retint son souffle.

« Je suis devant ta porte ».

La fillette tira son drap sur ses yeux.

« Je suis en bas de ton lit. »

La fillette sentit ses membres se raidirent et son cœur battre la chamade.

« Je suis tout près de toi. »

Le drap s’envola et la poupée était là sur le matelas, avec un grand couteau.

© Artur Rummel

Légende n°3 : Poum poum tchik.

19h. Une famille composée des deux parents et de leurs deux filles (7 et 12 ans) regardaient le journal télévisé. A l’écran, des images d’un institut psychiatrique près de chez eux. La voix du présentateur se voulait grave et alarmante.

« Toute personne habitant dans les parages se doit de fermer ses portes à clé et être attentif à toute présence suspecte. Un patient de l’asile s’est échappé et il est potentiellement dangereux. Il est facilement reconnaissable car il est amputé des bras et des jambes. Si vous le voyez, contactez le numéro d’urgence. »

Les parents se retournèrent vers leurs enfants et leur lancèrent un regard inquiet. En effet, ils avaient prévu de coucher chez des amis et de laisser les fillettes seules à la maison. Après un rapide débat sur la décision à prendre, ils convinrent qu’avec toutes leurs portes et fenêtres bien fermées à clé rien ne pourrait leur arriver de grave. Après les avoir fait dîner et leur avoir souhaité une bonne nuit, ils embarquèrent pour leur soirée.

Mais très vite, les jeunes filles furent dérangées par des bruits dans leur maison. Bruits de portes grinçantes, de plancher qui craque… et un son très particulier, formant une mélodie dérangeante : « poum poum tchik ». Origine du son inconnue. Mais il était répété mécaniquement, et les filles commencèrent à s’inquiéter. La plus jeune vint se réfugier dans le lit de sa grande sœur, qui elle-même se demandait d’où pouvait provenir ces bruits si particuliers. Au bout d’une demi-heure à l’entendre de temps en temps, elle laissa sa sœur endormie dans sa chambre et descendit doucement l’escalier.

Tout était vide et le bruit avait disparu. Seul le silence et quelques crissements de la maison ensommeillée restaient perceptibles. Hésitante, elle parcourut rapidement le rez-de-chaussée et courut rejoindre l’étage.

Elle poussa la porte de sa chambre et étouffa un cri. Sa sœur baignait dans son propre sang. Affolée et sous le choc, elle se rendit compte que le bruit avait repris. « Poum poum tchik ». « Poum poum tchik ». De plus en plus fort, de plus en plus près. Elle se retourna.

Le patient dont la photo avait été affichée tout le long du journal télévisé était maintenant devant elle. Pas d’avant-bras, ni de jambes mais des moignons au bout des coudes et des genoux. Il était à quelques mètres d’elle. Terrifiée, elle était paralysée. Il avança alors vers elle. Il posa ses coudes un à un sur le sol. Poum poum. Traîna son corps le long du carrelage. Tchik. Il lui sourit.

Le lendemain matin, les parents trouvèrent les cadavres de leurs enfants et appelèrent les secours. Ce n’est qu’après plusieurs heures de désespoir qu’ils se dirent qu’ils auraient sûrement dû fermer à clé avant même de regarder le journal télévisé.

Alors, laquelle de ces histoires vous fait le plus d’effets ?



L’Exorcisme d’Emily Rose

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Sorti en décembre 2005, L’Exorcisme d’Emily Rose est un digne successeur de tous ces films sur la possession que l’on nous sert depuis des décennies. La mode des exorcismes ayant évidemment commencé avec le mythique et traumatisant l’Exorciste de 1973, l’intrigue spirituelle continue de faire débat avec ce film du réalisateur Scott Derrickson (Hellraiser 5, Sinister, ou encore le très récent et bientôt sur vos écrans Délivre-nous du Mal). Il n’a apparemment pas convaincu les foules, ce qui m’étonne un peu. Je vais donc vous donner mon propre avis sur cette fable biblique et démoniaque.

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Ce qu’il faut savoir, avant même de voir ce film, c’est qu’il est tiré d’une histoire vraie. Au même titre que Conjuring, l’histoire de l’Exorcisme d’Emily Rose s’inspire de la réalité : de la vie -et de la mort- d’Anneliese Michel, une pieuse jeune fille allemande. A ses 16 ans, elle commença à être très malade (selon certains)/sous l’emprise de démons (selon d’autres). Durant 8 ans, elle a souffert de crises de tremblement très violentes semblables à celles des épileptiques. Mais elle entendait également des voix et voyait des apparitions (des visages démoniaques et grimaçants). Elle fut le sujet de dizaines de séances d’exorcisme sur la demande de ses parents. Son état empira de jour en jour et, refusant de s’alimenter et se violentant, elle mourut à l’âge de 23 ans. Les deux prêtres ayant pratiqué des exorcismes sur Anneliese ainsi que ses parents furent condamnés à 6 mois de prison pour négligence : la Cour décida qu’Anneliese était malade et que l’arrêt de ses médicaments (nécessaires à son rétablissement et sa survie) avait été une décision mortelle prise par ces responsables légaux et spirituels. Voici pour vous un enregistrement effrayant d’un exorcisme de la pauvre Anneliese :

Connaissant ce fait divers, vous pouvez alors imaginez quel est le synopsis du film. On y suit Emily Rose qui, de jour en jour, dépérit et se voit possédée par de multiples démons, souffrant d’hallucinations et de spasmes terrifiants. Mais ce n’est pas qu’un film de possession, et c’est là que l’Exorcisme d’Emily Rose se détache du reste : la moitié du film est constituée de séquences qui se déroulent dans le tribunal, les fameux jours du procès de l’exorciste d’Emily. On assiste à un film découpé en deux : les instants de plaidoirie et les recherches faites par l’avocate du Père Moore sont complétés par des flashbacks nous montrant l’horreur vécue par la pauvre jeune femme.

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Et c’est là que le film est intelligent, et c’est pour ça que je l’ai apprécié. Les cènes de tribunal ne sot pas ennuyeuses, elles font réfléchir et font se demander à chacun ce en quoi il croit réellement. Les prises de paroles des deux avocats et des témoins sont sensés et rythment le récit. Les scènes de flashbacks, elles, sont tout aussi intéressantes. C’est elles qui représentent le parti pris du cinéma d’horreur dans ce film, étant composées des stades difficilement regardables de décomposition de l’âme d’Emily. On la voit se tordre, se crisper à s’en rompre la nuque, on voit ses hallucinations qui se jettent et se projettent sur les nuages, contre les vitres, et qui s’incrustent même dans le visage des gens qu’elle croise. C’est d’ailleurs ce genre de montage et d’effets spéciaux d’horreur qui me tordent le plus le ventre : des yeux vides, des bouches béantes, des pupilles extrêmement dilatées… La possédée se bat et Jennifer Carpenter (maintenant connue pour son rôle de « sœur de Dexter » dans la série éponyme) joue ce rôle éreintant et difficile à merveille. Ses cris démontrent une douleur des plus saisissantes, tout son visage hurle de détresse, et ce jeu d’actrice est vraiment, vraiment bon.

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C’est donc un débat qu’amorce l’oeuvre du réalisateur de Sinister : comment peut-on prouver dans un tribunal, devant la Justice et devant la Société, que l’homme accusé du meurtre ne faisait que combattre des forces malfaisantes et surtout… invisibles ? Et si vous et moi étions parmi les membres du jury durant ce fameux procès, qu’aurions-nous pensé ? Et surtout, qu’aurions-nous cru ? L’éternel débat « science dure » et « science molle », médecine contre anthropologie, science pure contre foi est ici illustré par ce film de genre qui se dénote et en bien, et qui va chercher un peu plus loin que le film de possession de base, avec évidemment de bons effets spéciaux, de bons acteurs et un bon scénario.

Ma note : 13,5/20. Un chouette film qui fait un traitement original du film de possession. Alors merci Scott Derrickson.

American Nightmare 2 : Anarchy

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Film qui sortira le 23 juillet 2014 prochain, American Nightmare 2 est, tout comme son premier opus, réalisé par James DeMonaco. Ayant écouté les plaintes prononcées à l’égard du premier (« mais une purge, une vraie, ça se passe dehors, alors, ça donnerait quoi hein monsieur ? »), American Nightmare 2 vient donc répondre au public septique (voire très déçu) du film qui était sorti en août dernier. Alors, comparé au premier, que vaut donc cet opus ?

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L’histoire est plus ou moins la même que celle du 1 : on va nous présenter des personnages, en l’an de grâce 2026. Ce futur proche nous présente des Etats-Unis épuré, où le chômage et le taux de pauvreté sont au plus bas, et les tensions décroissantes. Grâce à quoi ? La Purge annuelle organisée par l’Etat. Dans le 1, on nous faisait vivre la 5ème purge de l’histoire des USA. Ici, c’est l’année suivante, la 6ème. On nous présente une mère latino et sa fille, un couple qui tombe en panne au -très- mauvais moment et un homme qui a décidé de profiter de l’occasion pour assouvir certains pulsions des plus violentes. On va suivre ce beau monde dans l’enfer de « l’anarchie » qui règne dans les rues de Los Angeles.

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Parlons d’abord d’un aspect très important de ce deuxième opus : autant je trouvais que le premier amenait à une réflexion sur l’idée-même d’une purge efficace à l’humanité, autant celui-ci en développe les aspects politiques, sociaux et surtout financiers de la chose. En effet, il nous est ici montré que le gouvernement lui-même se mêle à la Purge, aidant ainsi au passage l’économie du pays. American Nightmare 2 se base énormément sur cette envie de « dénoncer » cette hypocrisie des plus puissants hommes du pays, comme si elle était au final très intemporelle, existant hélas depuis la nuit des temps, mais également en 2026, contrairement à ce qu’on aimerait que le monde deviennent. James DeMonaco brise ici l’utopie d’un avenir plus sain pour les Etats-Unis d’Amérique, nous rappelant à chaque instant du film cette implication douteuse et surpuissante. Comme si l’Etat était en train de tricher au jeu qu’il avait lui-même instauré pour son peuple.

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Certains points du premier film nous manque tout de même ici : nous avions été habitués à des ennemis bourgeois charismatiques, avec de superbes masques terrifiants, et nous nous retrouvons avec d’insipides petits voyous en motos. Ils ont, certes, eux aussi des masques, mais rien de comparable. Ces ennemis aux pensées glauques et aux paroles saisissantes avait fait d’American Nightmare pour moi un bon film, puisqu’on apprenait à connaître ces « vilains », et que plus ils faisaient partie de l’histoire, plus on se sentait mal. Là encore, rien de tout ça. Les méchants sont vides, leurs regards presque mornes, et c’est bien dommage car cela aurait pu un peu mieux rythmer le récit et les actions.

Parlons-en, des actions : il y en a énormément. Tous ceux qui ont été déçus par le 1 à cause de son manque d’événements brutaux et/ou de sa lenteur peuvent être rassurés : c’est tout l’inverse avec le 2. Le film se pare alors de coups de feu à foison, de suspens haletant et de guerres intra-muros ou les pratiquants de la Purge se défoulent à cœur joie dans les rues tremblantes de terreur de Los Angeles. Ce qui l’éloigne énormément d’un film de peur, voire d’horreur, et le rapproche beaucoup plus du film d’action ou thriller. Mais si vous y allez en vous y attendant, vous ne pouvez qu’être comblés !

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J’y ai par contre trouvé une façon excellente d’aborder ce principe de Purge qui me fascine tant depuis l’année dernière : dans cette œuvre, on peut déceler le point de vue de plusieurs personnes sur la Purge, mais d’une façon différente du premier opus. Dans le premier, on y trouvait un débat sur le bien et le mal de la chose. Là, on peut juste découvrir avec effroi comment est vécue la Purge par les riches (avec le grand père des deux latinas, ou encore tout simplement avec le gouvernement lui-même), les pauvres (les deux femmes) et même ceux qui souhaitent y participer d’eux-mêmes (le « héros » en quelque sorte de ce film). Ce panel est par conséquent très riche et intéressant, même s’il aurait gagné à être beaucoup plus creuser et développer. Car on s’arrête très vite à la question « les pauvres VS le gouvernement » (et, surtout, les noirs et latinos contre le gouvernement -et oui, même en 2026…), ce qui hélas appauvrit le discours, qui a des bases solides et intéressantes !

Ma note : 11/20. Alors oui, j’ai préféré le premier, et vous me connaissez : il y avait trop d’actions et trop d’explicite pour que j’ai peur. Mais ce n’est pas un mauvais film. Et c’est un plutôt bon film d’action.

Interview de Jason Blum, producteur du film : clique ici.


Interview de Jason Blum

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Après l’avant première d’American Nightmare 2, une masterclass avec le producteur du film Jason Blum (créateur de Blumhouse Productions, maison de production des Paranormal Activity, de Sinister, Insidious, The Lords Of Salem…) a été organisée. Retranscription rien que pour vous ! 

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A l’époque du premier American Nightmare, quand James DeMonaco est venu vous voir, qu’est-ce qui vous a intrigué dans le pitch et qu’est-ce qui vous semble encore intéressant aujourd’hui ?

D’abord, je voudrais dire que la raison pour laquelle je produis des films à petit budget, c’est que, bon d’abord ça peut générer de gros profits, mais surtout, ça nous donne une liberté créative totale pour faire des choses différentes et parfois un peu barrées. American Nightmare relève de ça. James DeMonaco est venu me voir en me demandant ce que je pensais du pitch de The Purge, ce que je pensais de cette idée qu’une fois par an, pendant une nuit, tous les crimes étaient légaux… S’il était allé voir un studio hollywoodien, ç’aurait été un sujet bien trop difficile et controversé à cause des problèmes de société, notamment la question sensible de la légalisation du port d’arme aux Etats-Unis. Mais ce type d’idée allait parfaitement dans le cinéma que je veux produire. Petit budget mais un concept dramatique fort.

 

Deux ans après le premier The Purge, les thèmes sociaux notamment la fracture entre les riches et les pauvres (qui vivent une nuit bien différente) sont toujours aussi pertinents ?

Ce qui est bien ce que je peux parler plus librement en France qu’aux Etats-Unis… Le premier était plus porté sur la question du port et du contrôle des armes alors que le second est plus tourné vers la lutte des classes. D’ailleurs, aux États-Unis, le film est simplement appelé The Purge. En France, c’est American Nightmare. Et j’adore ce titre français ! C’est exactement ce qu’on voulait montrer, un vrai "cauchemar américain". Chose amusante, quand je sors de projections aux Etats-Unis, des journalistes me demandent souvent si je ne pense pas que ça serait une bonne idée !

 

Et votre avis ?

(rires). Non, je ne pense pas que ça serait une bonne idée. Une des choses qui a fait germer le projet dans la tête de James DeMonaco, ce sont les nombreuses fusillades qui ont eu lieu dans les campus américains. Une des solutions proposées par les gouvernements locaux, c’est de mettre des gardes armés dans le écoles. C’était leur solution. Mais au fond, si on veut tous se protéger de la même manière, ça finirait peut-être en tuerie générale.

 

Il paraît que l’idée est venue chez James DeMonaco à cause d’un accident…

Oui, James et sa femme habitent à Staten Island et un jour, une voiture leur a coupé la route, provoquant un accident. Ou presque. James a lâché, comme on le dit souvent, "J’ai envie de le tuer celui-là". Sa femme l’a regardé et lui a dit : "tu n’as qu’à en faire un film". Voilà comment est né The Purge.

 

On a eu l’occasion de lire que votre compagnie a été fondée sur l’envie de faire des très inspirés du cinéma d’Hitchcock et de ses thrillers…

C’est mon maître. Je l’ai étudié à la fac. Je n’ambitionne pas de faire des films au moins à moitié aussi bons que ceux d’Hitchcock mais voilà. Mon film préféré est Rebecca. J’aime à dire que mon modèle économique.

 

Quelles sont vos autres références ?

Vendredi 13 m’a terrifié. Je l’ai vu trop jeune. L’Exorciste aussi. J’aime tous les cinémas en fait. Je me suis spécialisé dans le film de genre parce que Paranormal Activity a été un grand succès mais ce que j’aime, c’est le mélange. C’est de glisser des thématiques de films indépendants dans des films d’horreur. On essaie souvent d’introduire du drame dans le cinéma de genre. Par exemple, Sinister. Au fond, c’est l’histoire d’un homme qui décide de placer sa carrière avant sa famille. Après, oui, on a mis un fantôme etc… Mais ce qui m’intéresse, c’est le puzzle qui consiste à enfouir dans un film de genre, des thématiques plus profondes et universelles.

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Parlons un peu de votre compagnie, Blum House Productions et de son fonctionnement…

J’aime à dire que le modèle de fonctionnement que nous avons développé est inspiré du cinéma d’auteur. Ce que je fais avec les réalisateurs avec qui je travaille, c’est que je leur donne le contrôle créatif total, le final cut. Ils ont, comme en France et rarement aux Etats-Unis, le montage final. C’est leur film, pas celui du producteur. Et les réalisateurs que je choisis, sont souvent des réalisateurs expérimentés qui acceptent de travailler pour peu d’argent mais avec comme objectif que le film marche et que tout le monde y gagne. On a une blague récurrente chez Blum House qui est de dire que l’on fait des films d’auteur à visée commerciale, des films américains avec une philosophie européenne.

 

Revenons à American Nightmare 2. Ou a été tourné le film ?

Il a été tourné à Los Angeles, pendant 27 jours. On tourne presque toujours à L.A. parce que tout le monde travaille presque gratuitement ou au minimum garanti. Donc c’est difficile de dire aux gens qu’ils vont être peu payés et qu’en plus, ils vont devoir aller à Vancouver ou en Roumanie. Donc si au moins ils peuvent le soir rentrer chez en famille, tout va bien. Le truc, c’est qu’en fait, on travaille avec un pool d’environ 250 à 300 personnes. On emploie régulièrement les mêmes personnes, notamment un petit noyau dur d’environ 70 personnes qui est comme ma compagnie théâtrale.

 

C’est drôle que vous parliez de théâtre car c’est là que vous avez rencontré Ethan Hawke, justement, avec lequel vous avez travaillé sur le premier American Nightmare mais aussi sur Sinister.

Oui. C’est mon meilleur ami depuis 25 ans. D’ailleurs, scoop, je dois le rejoindre là au Nouveau-Mexique où l’on doit attaquer le tournage d’un western avec lui et John Travolta. Ce sera réalisé par Ti West. Un western plutôt flippant.

 

Quand on voit dans Sinister puis American Nightmare 2, Ethan Hawke ou encore ici Kiele Sanchez ou Zach Gilford, on a l’impression que vous aimez travaillé avec des acteurs qui ne viennent pas du cinéma de genre…

Exactement. D’ailleurs Ethan Hawke en est le parfait exemple. Il déteste le cinéma d’horreur. Je lui ai proposé plusieurs fois de jouer le rôle de Patrick Wilson dans Insidious. Mais il n’a jamais voulu faire de films d’horreur. Je lui ai proposé plein d’autres scripts, il a toujours refusé. Puis un jour, il a accepté Sinister. Je lui ai demandé pourquoi il avait dit non si longtemps, il m’a expliqué qu’en fait, il était persuadé que tourner un film d’horreur faisait peur déjà sur le plateau. Mais ça y est, maintenant il est converti.

 

On suppose qu’on The Purge 3 est envisagé ? Le premier était en intérieur, le second s’ouvre sur l’extérieur. Que pourriez-vous imaginer pour une éventuelle suite ?

Oui, le premier était un tout petit budget de 3 millions. Celui-ci est monté à 9 millions. Pour nous, c’est le budget de Transformers. Sinon, on a rien défini encore mais on espère faire un troisième, bien sûr. Et j’espère pouvoir importer le titre français aux Etats-Unis ! En tout cas, si ça se fait, j’aimerai qu’on se concentre peut-être sur les révolutionnaires qui se battent contre la Purge et qu’ils amènent le chaos. Sinon, on envisage aussi un prequel revenant sur la toute première Purge. Car le premier film se passait la cinquième année.

 

Petite question sur la date choisie pour la Purge annuelle. La nuit du 21 au 22 mars. C’était une date qui a une signification particulière ?

Alors, définitivement oui… Le problème, c’est que je ne m’en souviens pas ! C’est lamentable mais c’est vrai. Il y a une, on me l’a dit, mais impossible de m’en souvenir.

 

Depuis la création de votre compagnie, BlumHouse Productions est spécialisée sur les films de genre. Pensez)-vous que votre modèle économique est viable pour d’autres registres ?

Oui. On a essayé avec une comédie en partenariat avec Warner Bros. The Babymakers. Ca n’a pas marché. On n’avait pas l’exposition d’une sortie de studio donc… On n’a pas perdu d’argent mais on n’en a pas gagné non plus. Mais on va essayer encore. Là, on a un film Hasbro à venir, une sorte de croisement entre Transformers et G.I. Joe. Ca s’appelle Jem et les Hologrammes (basée sur une série d’animation américano-japonaise destinée à promouvoir des sortes de Barbies en plus grand). Et là, prochainement, on vient de finir un film avec Universal, un thriller érotique avec Jennifer Lopez et réalisé par Rob Cohen. Ca s’appelle The Boy Next Door et c’est prévu pour 2015.

 

Vous parliez d’Universal. BlumHouse a toujours produit ses films de manière indépendante mais vous avez toujours choisi de faire distribuer vos films par de gros studios. Et pour la première fois, vous avez accepté qu’un studio ait un droit de regard sur vos productions, en l’occurrence Universal. Pourquoi eux ?

Pour être franc, ils ont été le seul studio qui a accepté de faire des films comme on voulait les faire. On leur amène le scénario, le réalisateur, les acteurs mais pas toujours, et à ce moment-là, ils ont le choix de dire "oui ou non". S’ils disent "oui", cinq mois plus tard, ils sont le film. Quand ils le voient, on décide alors ensemble si on programme une large sortie ou pas. Pour l’instant, on a toujours été d’accord, sauf une fois, je voulais, ils ne voulaient pas. Ils ont eu raison. Ils ont eu la classe de m’autoriser à voir d’autres distributeurs pour ce film et tous ont dit non aussi. Visiblement, Universal avait raison.

 

Le genre de films dans lequel s’inscrit The Purge est très propre au cinéma américain. Pensez-vous que cela pourrait marcher si on produisait ce genre de choses ailleurs qu’aux USA. En France par exemple ou dans d’autres pays européens…

Je crois que si ça fonctionne aussi bien avec l’Amérique, c’est à cause de la relation très particulière que notre pays a avec le marché des armes. Cela dit, on m’a dit un jour que je devrais l’exporter ailleurs, faire un The Purge genre en Chine.

 

Pourquoi le film s’appelle American Nightmare : Anarchie. Vu que la Purge est légale, pourquoi "anarchie"…

En fait, vous avez raison en un sens. Mais l’idée, c’est que par rapport au premier qui était un huis-clos, là, on est dans la rue. Et dans la rue, ce qui règne, c’est l’anarchie, le chaos. C’est pour ça qu’on a mis l’accent là-dessus. Il n’y a plus de lois ou d’éthique.

 

Pensez-vous que votre film pourrait aider dans le débat sur le port d’armes aux Etats-Unis ?

Je vais peut-être vous étonner mais… Au début avec James DeMonaco, on n’était pas sûrs de sortir le film sur une très grande combinaison à cause de la puissance des Lobbys qui militent pour le port d’armes. Vous l’aurez compris, James et moi, on est contre ces armes qui pullulent partout. Et on savait que si on basait le marketing du film sur le fait qu’il se positionne contre cette culture du port d’arme, on aurait des problèmes et on allait éliminer 60% du public potentiel. Donc commercialement, c’était compliqué. Ce qu’on a fait du coup, c’est qu’on a montré notre film à six journalistes très importants à New York. 4 était plutôt d’une tendance de Gauche (Démocrates) et les deux autres étaient plutôt de Droite (Républicains). Ce qui a été hallucinant, c’est que les Républicains ont adoré le film. Ils l’ont trouvé génial car pour eux, il montrait que le Gouvernement ne devrait pas se mêler de la vie privée des gens. Et ils ont trouvé ça génial. James et moi, on était très choqué. C’était dingue. Eux, ils voyaient ça comme un film de vengeance. Ils ne voyaient pas du tout la critique sur le port d’armes aux USA ! Donc au final, le film a bien marché aux Etats-Unis mais il n’a pas créé ce dialogue que nous espérions. On espère l’avoir avec le deuxième et ses thématiques.

 

Petite question puisque l’on parle de vos références. Dans l’ambiance, American Nightmare 2 rappelle lointainement Les Guerriers de la Nuit de Walter Hill. Vous connaissez le film, je suppose ?

Mais carrément ! C’est exactement ce qu’on a voulu faire. C’est l’un des films sur lequel on s’est basé ! Bien vu.


Grave Encounters 2

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Sorti très récemment en 2012 et réalisé par John Poliquin (Chilling Visions, Inside Charlie), Grave Encounters 2 suit à la trace son précédent volet sorti l’année 2011. N’ayant pas été présenté au cinéma et ne se trouvant que virtuellement, la franchise fait surtout parler d’elle chez les amateurs du genre. Alors que le premier volet se fait tout juste connaître et apprécier (bien que certains ne l’aient pas aimé, je fais partie de ceux pour qui Grave Encounters a bien, voire très bien marché, et pour qui c’est un BON film d’horreur en found footage), le deuxième sort, se voulant dans la même trempe que le premier et se voulant directement connecté à cette « fausse histoire vraie » qu’il racontait. Alors, aussi bon que le premier ce numéro deux ?

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Le film commence pourtant très, très intelligemment : on assiste à un enchaînement de plusieurs vidéos. Ces vidéos sont faites par des internautes, donnant leur avis sur le premier chapitre de la franchise Grave Encounters. Puis le héros nous apparaît en nous livrant lui aussi ses impressions sur ce qu’il considère être un super film d’horreur innovant. Ce dernier ayant énormément joué sur son côté « véridique » (le found footage, le lieu de tournage qui existe réellement, la disparition des acteurs…), le jeune homme reçoit des mails et messages sur Youtube l’informant de la réalité des faits de son film préféré et l’invitant à venir voir de ses propres yeux l’hôpital psychiatrique abandonné. A partir de là, vous devinez aisément ce qu’il va se passer : persuadé qu’il est réellement arrivé malheur aux acteurs de Grave Encounters, le jeune homme (dont le nom est Charlie) tente de convaincre ses amis (et évidemment, la moitié d’entre eux restent réticents) et part avec certains à la rencontre du fameux personnage anonyme qui lui envoie les messages. C’est donc un début qui insiste sur le brouillard de doutes qui entoure habituellement les found footages, et ce lien direct créé entre les deux films se veut pour le moins original et persuasif. Puis vient le reste.

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Une fois dans l’hôpital, tout est soit du déjà vu du premier volet, soit des clichés du film d’horreur classique (incohérences et Deus Ex Machina inclus). On installe les caméras et on se balade comme dans le premier. L’action démoniaque se révèle par contre un peu plus rapidement dans le récit, et on entre très vite dans les phénomènes paranormaux, sans un seul instant de répit et d’acquisition des lieux (puisque normalement connus du spectateur ayant vu le début de la franchise). Les camarades meurent vite, et comme dans le un, seuls deux survivants restent un peu plus longtemps à l’écran. Et vient la partie un peu lourde, et comme je ne veux pas spoiler, je ne vous en dirais pas plus, puisque c’est nécessaire au suivi de l’oeuvre. Sachez juste que le lien fait entre les deux films aurait pu être excellent si le scénario ne l’avait pas autant gâché.

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Mais alors, si ce film est si mauvais et si ressemblant au premier, comment le premier faisait-il pour s’en sortir et être un vrai et bon film d’horreur ?

Le problème de Grave Encounters 2 est d’avoir repris les astuces et bonnes idées du premier sans bien les exploiter et en les gâchant totalement. L’exemple des monstres est flagrant : dans le 1, leurs apparitions étaient brèves, parfois suggérées, et surtout rares, ce qui les rendaient concrètes et réussies. Ici, ce sont les mêmes, mais beaucoup plus exposés à la caméra, et donc beaucoup moins mystifiés. Autre exemple encore, la possession du lieu. En effet, dans le 1, l’hôpital psychiatrique est, on le devine, hanté pour les mêmes raisons qu’un cimetière ou qu’une salle de torture pourrait l’être : ce sont des endroits associés à la douleur, au malheur et à la tristesse, et donc propice pour ces fameux esprits et leurs activités. Seulement voilà, il a fallu que le 2 s’en mêle, et nous invente une histoire d’invocations spirituelles malsaines et de chirurgien fan de Satan pour justifier la présence de démons. Sauf que nous n’en avons pas besoin, et cela rend d’ailleurs le film beaucoup plus prévisible et le fait de rentrer des codes récents du cinéma de genre un peu surutilisés et qui, surtout, n’ont aucune raison d’être placés dans les œuvres. On y perd du mystère, de la réalité et de la sensation.

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Je ne vous en parlerai pas plus que cela, mais sachez aussi que la fin est minable et très mauvaise. Elle part dans tous les sens et arrive même à vous servir des intérêts financiers et un complot cinématographique sur un plateau. Et oui, comme souvent, un bon premier film ne laisse pas souvent place à un bon second film.

Ma note : 8/20. Ce film est une déception. Et il est vide.

Les Lavandières de Nuit – Dans les coulisses du tournage d’un court-métrage d’horreur

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Beaucoup de visiteurs de Sleepnolonger sont d’abord tombés sur le site grâce à leur intérêt pour les courts métrages d’horreur (c’est effectivement le terme le plus recherchés des visiteurs ici). J’ai donc été invité à assister au tournage des Lavandières de Nuit (comme certains d’entre vous l’ont sûrement vu sur la page Facebook), un court-métrage réalisé par des étudiants nantais de l’école CinéCréatis, et je pensais qu’une petite investigation dans les coulisses d’un film de genre vous intéresserait !

Mais avant toute chose, parlons des lavandières de nuit. Elles sont les protagonistes, non pas uniquement de ce court-métrage, mais également et surtout de légendes urbaines terrifiantes originaires de Bretagne et de Normandie. Elles font partie de la famille des Dames Blanches et passent leur nuit à côté des puits ou au bord des lacs à laver des vêtements. Elles apparaissent surtout les nuits de pleines lunes ou à la Toussaint et attirent leurs victimes grâce au bruit de leur battoir. Quand elles croisent un passant (uniquement les individus solitaires de sexe masculin) elles l’interceptent et il se doit de les aider en tordant le linge dans le même sens qu’elles s’il ne veut pas finir noyé ou avec le bras aussi tordu que leurs haillons. La légende était très répandue et a été explicité par George Sand en personne : apparemment, le fameux bruit de battoir n’est autre qye le croassement d’une espèce spécifique de grenouille.

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Cette œuvre est donc directement inspirée de la légende.

Il faut savoir qu’un tournage de film d’horreur…. n’a rien d’un film d’horreur. Être dans les coulisses de la production démystifie totalement n’importe quelle scène terrifiante. Mais il y a énormément de chose à apprendre.

 

Je pourrais vous parler en 5600 mots de comment le faux sang était mijoté (café, chocolat, tapioca…), des conditions de tournage (le tournage de nuit s’est fait uniquement éclairé aux phares de voiture), ou encore de la définition de la « nuit américaine » (méthode consistant à tourner les scènes de nuit pendant la journée, et à rajouter des filtres créant une nuit artificielle -méthode très utilisée pour ce court-métrage), mais j’ai préféré vous filmer ce tournage qui m’a été instructif et agréable. Sachez qu’il a duré trois jours (une vingtaine d’heures en tout) et que seulement un des trois jours de travail a été un tournage de nuit.

 

Je vous laisse découvrir le « making of » de Sleepnolonger 

 

Interview des lavandières :

 

Interview du réalisateur :

 

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Cannibal Holocaust

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Sorti en 1981 et réalisé par Ruggero Deodato (Les Prédateurs du futur, The Profane Exhibit…), Cannibal Holocaust est LE film choc de tous les temps. C’est LE film dont on parle en premier quand il s’agit de polémique sur le cinéma gore ou extrême. Ayant eu l’occasion de le revoir à la Nuit Gore du PIFF 2014, il me semblait que je me devais de vous en parler. Je ne le range pas dans les films horrifiques, comme vous pouvez vous en douter, car ce n’en est pas un… Il ne fait absolument pas peur et se targue uniquement d’avoir des scènes d’une violence incroyable. Je ne parlerai PAS des animaux tués sur le tournage de ce film (6 en tout il me semble –rat, tortue, singe, mygale…) parce que je ne suis pas un site de débat et de bienséance. Oui, c’était mal, mais maintenant, intéressons-nous à l’œuvre même, au-delà des horreurs qu’elle a perpétré. D’ailleurs, après avoir après le massacre des animaux, beaucoup de gens ont avancé l’idée que les êtres humains du film avaient eux aussi été tués. Le film, se prétendant réalisé sans trucage, il a basé sa popularité et sa publicité sur ce faux statut de snuff movie qu’on lui accorda en Italie, et pour lequel il fut jugé. Alors Cannibal Holocaust : seulement un film trash, ou bien plus que ça ?

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Cannibal Holocaust est surprenant. Tant que vous ne l’avez pas vu, vous le qualifiez de simple found footage sur des tribus cannibales. Vous vous dites que vous allez suivre, caméra à l’épaule, une bande d’étudiants dans son périple tropical. Mais non, ce n’est pas du tout que ça. Ce film n’est pas réellement un film sur le cannibalisme, loin de là. D’ailleurs, on n’en voit que peu la trace tout le long de l’œuvre. Cannibal Holocaust commence sur la disparition des jeunes étudiants partis faire un documentaire sur ces fameuses ethnies anthropophages, suivie de près par l’Etat américain qui envoie un ethnologue affirmé pour partir à leur recherche, accompagné du lieutenant de police de la région. Ces jeunes gens étaient partis rechercher le « Green Inferno », « L’Enfer Vert », lieu d’Amérique du Sud où deux tribus cannibales se concurrencent et s’attaquent, ne laissant aucun aventureux voyageur ressortir vivant de la jungle. On découvre alors qu’ils sont bien morts mangés, et on récupère les cassettes qu’ils ont tournées. La suite du film se divise entre les moments de table ronde entre des producteurs de chaîne de télé et ledit professeur ethnologue revenu de sa dangereuse expédition, et le visionnage des fameuses bandes vidéo retrouvées sur place. La question étant de savoir si le film est montrable ou non, et s’il rend hommage au travail des étudiants.

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Esthétiquement, le film est génial. Cannibal Holocaust est l’ancêtre de tous les found footages et utilise ce credo à merveille (et uniquement lors du visionnage des bandes) et non pas à outrance. Les meurtres et les rituels se succèdent, tous plus réalistes et recherchés les uns que les autres. Il faut évidemment éviter d’être sensible pour surmonter des images cruelles de tuerie d’animaux, de viol ou de jugement humain que nous considérons, dans nos sociétés « évoluées », comme « barbares ».

De plus, la musique du film est incroyable. Ethnique, originale et rythmée, elle accompagne les protagonistes dans l’Enfer Vert, et s’allie parfaitement à l’ambiance de l’œuvre présentée.

C’est donc un film qui nous présente des tribus, des peuples d’Amérique du Sud et nous montre en tout premier lieu combien une centaine de kilomètres peut présenter des différences sociales impressionnantes. C’est également un film, malgré toutes ces polémiques, qui veut nous apprendre à respecter les autres mœurs et coutumes, en nous ouvrant les yeux sur les pratiques sauvages pour nous, mais communes voire divines pour eux, que les peuplades sud-américaines pratiquent.

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C’est une œuvre qui nous lance dans des débats sur la sauvagerie elle-même, sur les sociétés évoluées et sur les documentaires truqués. Par-delà le gore, les tortues éventrées et les empalements, on ne peut que remarquer que les plus vicieux, les plus vils et les plus sauvages ne sont pas forcément ceux que l’on croit. On finit dégoûtés, mais certainement pas par ce qu’on avait prévu de répugner au début de notre séance. C’est donc un film novateur, osé (peut-être un peu trop pour certains) et qui instaure les bases du cinéma found footage et trash comme on le connaît aujourd’hui. Bien ficelé, bien écrit et insupportable, on peut dire que c’est un classique de qualité, devant lequel il faut juste avoir le cœur bien accroché.

Ma note : 16/20. Un classique, un vrai. D’un détail et d’un travail rare.


JEU/CONCOURS MISTER BABADOOK

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MISTER BABADOOK, LE FILM D’HORREUR PROMETTEUR DE L’ANNEE 2014 REALISE PAR JENNIFER KENT, VIENT HANTER LES ECRANS DE CINEMA LE 30 JUILLET ! 

 

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 A l’occasion de sa sortie en salles le 30 juillet prochain,   Sleepnolonger, en partenariat avec Wild Bunch Distribution, vous propose de gagner 2 invitations valables pour deux personnes ainsi que 2 affiches du film ! Vous pourrez ainsi découvrir cette oeuvre qui s’annonce plus effrayante que jamais, et qui promet de révolutionner le monde récent du cinéma d’horreur ! Pour gagner, c’est très simple :il vous suffit de répondre à la question ci-dessous. Un tirage au sort sera effectué parmis les participants à l’issue de ce concours. Ce dernier prendra fin le 3 août prochain à minuit, ce qui vous laisse une semaine pour tenter de gagner ces lots !

Et pour augmenter vos chances de gagner, rejoignez Sleepnolonger sur facebook !

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Synopsis : Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu’elle n’arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé ‘Mister Babadook’ se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le ‘Babadook’ est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d’elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations…

CONCOURS TERMINE

Les gagnants seront informés par mail et recevrons leur lot par voie postale dans les plus brefs délais. Une seule participation par foyer sera prise en compte, toute réponse incomplète (nom, prénom, mail et adresse) ne sera pas prise en compte. Ce concours est destiné aux résidents de la France métropolitaine uniquement. Vos coordonnées ne seront pas conservées. Sleepnolonger ne sera en aucun cas responsable si un problème venait à survenir lors de la réception des lots.

Un grand merci à Wild Bunch Distribution, WayToBlue et Vincent.



Mister Babadook

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Sorti en cette année 2014 (et tout juste mercredi dernier d’ailleurs), Mister Babadook est l’un de ces –trop- rares films d’horreur réalisé par une femme, Jennifer Kent. C’est un film australien qui n’est sorti que dans 120 salles environ en France, et qui n’a pas fait énormément de bruit auprès des non-initiés. Il s’est surtout fait connaître grâce aux festivals que les amateurs de films de genre fréquentent : il a reçu le prix du Jury, de la critique Internationale et du Public à Gérardmer notamment, et a été présenté au très fameux Sundance Festival. Ce film a été directement inspiré par un court-métrage de la même réalisatrice, où un monstre semblable au Babadook harcèle une mère et son fils. Bref Jennifer Kent n’en était pas à son coup d’essai en matière d’épouvante. A-t-elle réussi son long métrage pour autant ?

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C’est une histoire de deuil. En effet, Amelia a perdu son mari il y a de ça sept ans, le jour de la naissance de son fils Samuel. Depuis, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même et est à bout de nerf. Evidemment, son petit garçon est un enfant très spécial et difficile : pourtant âgé de 7 ans, il est convaincu que les monstres existent, et il se lève systématiquement chaque nuit pour réveiller sa mère et aller vérifier avec elle ses placards et sous son lit, avant de lui demander de lui lire une histoire. Un soir, alors qu’Amelia propose à son fils de choisir lui-même le livre qu’elle va lui conter, il se saisit d’un gros livre rouge rangé dans la bibliothèque. Le nom de ce livre est « Mister Babadook », et raconte une histoire perturbante et menaçante. Une fois l’ouvrage ouvert, le Babadook se met en route et viendra hanter et provoquer Amelia et Samuel.

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C’est donc une affaire de monstre. Mais pas n’importe quel monstre. Ce n’est pas un zombie, une création monstrueuse avec 9 pattes et des dents acérées, ni une pieuvre géante. C’est un Babadook ; mélange de croque-mitaine et de personnage Burtonien avec une pointe d’esthétique à la Edgar Allan Poe. C’est un grand « homme » en veste noir et chapeau haut de forme, avec des ailes, des griffes… Bref, le genre de monstre humain et inhumain à la fois dont tout le monde a peur. Ses apparitions sont rares, mais les références à son costume et son chapeau sont dans toutes les pièces, ce qui nous donne subtilement l’impression qu’il est toujours présent.

D’ailleurs, c’est tout l’esthétisme de ce film qui est splendide et qui nous angoisse : tout est travaillé au détail. Les costumes, le décor, les traits fatigués des visages de la mère et de son fils font de ce film un magnifique tableau d’une famille déchirée et qui se traînent dans les méandres d’une dépression non dissimulée. Car oui, qu’on le veuille ou non, Babadook est un BEAU film avant toute chose.

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Ce n’est pas qu’au niveau graphique que Jennifer Kent a soigné son style : la bande son est tout bonnement stupéfiante. Les bruits de mâchoire, de grattements, de verres cassés sont omniprésents et sourds, et créent l’ambiance parfaite pour accueillir Mister Babadook dans la demeure et dans nos esprits. La musique même est dérangeante et a sa place dans l’œuvre. Evidemment, les éléments sonores les plus impressionnants et extrêmement bien réalisés restent les cris, hurlements et chuchotements qui proviennent du Babadook. Son appel glace le sang, allant du grave à l’aigu, tremblotant à la The Grudge et déchirant les nuits des protagonistes.

A côté de tout ça, le travail est achevé jusqu’aux plans du film et au jeu des acteurs. L’actrice principale est splendide, et l’on ressent de la fatigue et de l’exténuation rien qu’en plongeant nos yeux dans les siens. Samuel est joué par un jeune acteur très talentueux, qui s’adapte très bien à ce rôle dérangeant et attachant à la fois. Pour ce qui est des plans, ils sont ingénieux et nous transportent d’une pièce à l’autre, du ciel à la terre. Ils sont mystérieux et implicites et surtout peuvent même nous faire penser que Mister Babadook est bel et bien un VRAI film d’auteur qui proposent un style cinématographique certes pas nouveau, mais qui se détache de tous ceux qui l’on côtoie récemment, surtout dans le domaine des films d’horreur.

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Enfin, n’allez pas voir Mister Babadook pour son côté film d’horreur. C’est avant tout une histoire psychologique, sur la relation entre une mère et son fils, sur me deuil, sur la dépression. C’est un drame, de base. A cette base par la suite vient s’ajouter, subtilement et avec raison, l’histoire du monstre et ce côté « épouvante horreur ». Mais ce n’est certainement pas un « film pour faire peur » même si, pour une fois, on A peur devant Mister Babadook. On retient son souffle, on agonise, et pour une œuvre qui est d’abord à classer dans le registre du drame, c’est un exploit. L’intelligence du film réside dans sa capacité à nous faire réfléchir, et surtout à nous faire choisir l’interprétation que l’on souhaite.

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Ma note : 17/20. Beau, esthétique, travaillé, psychologique, intelligent, terrifiant. Une vraie œuvre de qualité… et qui fait peur !

Creepy As Sh*t

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CAS

Si vous suivez la page Facebook Sleepnolonger, vous savez sûrement déjà qui ils sont. J’en parle à chaque nouvelle vidéo, et ils connaissent également Sleepnolonger (c’est peut-être d’ailleurs grâce à eux que certains d’entre vous sont ici aujourd’hui). Mais pour les autres, alors : c’est quoi Creepy As Sh*t ?

Creepy As Sh*t est une émission que vous pouvez trouver sous forme de chaîne vidéo sur Youtube. Chaque fin de mois, les deux individus créateurs du programme proposent de vous parler de jeux vidéo. Et pas de n’importe quels jeux vidéo : des jeux vidéo d’horreur. De Limbo à Bad Mojo, en passant par Rules of Rose, ils ont un discours très instructif sur le jeu et ses origines, sa bande son, ses graphismes et s’appuient sur des références culturelles intéressantes et surtout impressionnantes. Ils s’intéressent à la Peur et nous expliquent ses mécanismes dans l’univers vidéo ludique.

Pour ceux d’entre vous qui traînez un peu sur Youtube, vous pouvez déjà juger de l’originalité de l’idée même de cette émission, unique dans l’univers du Youtube français (du moins, je crois). Mais ils ne font pas que publier du contenu intelligent, complet et divertissant : ils parlent de la peur tout en faisant peur. Dans leur vidéo, Armoff et Cramulh se montrent toujours masqués et figés, ne laissant ainsi rien percevoir de leur humanité ou de la réalité de leur existence. Ils ne sont que des statues qui parlent, qui vous racontent et vous exposent les processus utilisés pour générer dans frissons dans ce média de plus en plus répandu qu’est le jeu vidéo. A l’aide de ses voix modifiées sortant d’outre-tombe et de ses images subliminales rusées, Creepy As Sh*t vous mettra mal à l’aise… mais dans le bon sens du terme.

Et rien que pour vous, voici une interview des deux créateurs de la chaîne Creepy As Sh*t, avec des questions spéciales Peur :

Leur FAQ, avec des questions un peu plus basiques et centrées sur leur réalisation et production d’épisodes :


NormalPornforNormalPeople.com

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Pour mon premier article, je vais me pencher sur une histoire assez étrange sur laquelle j’ai enquêté avec intérêt durant de longs mois… En effet, l’histoire qui va suivre se distingue de beaucoup de creepypastas par la présence de preuves plutôt crédibles tout au long de l’affaire. Ce qui rend la question de sa véracité encore plus obsessionnelle. Vous allez voir que certains sites internet n’ont décidément rien à envier aux films d’horreurs les plus dérangés.

 

Normalpornfornormalpeople (« du porno normal pour des gens normaux ») est un site internet étrange qui est apparu il y a quelques années. Un internaute raconte qu’un contact qu’il ne connaissait pas lui a envoyé le lien en lui disant de faire circuler ce site « pour le bien de l’humanité ». Le site se présentait sous la forme d’une page internet épurée ne présentant en apparence aucun lien visible. Un message en anglais stipulait que le site était destiné à «l’éradication de la sexualité anormale ». Il en ressortait cette étrange impression d’être tombé sur un site religieux ou bien encore le site d’une secte. L’internaute découvre alors que les lettres de ce message contiennent des liens hypertextes. Après avoir cliqué, il découvre une série de liens se présentant sous la forme de lettres au hasard collées entre elles. C’est après avoir cliqué sur 3 de ces liens qu’il découvre la première vidéo.

 

- Peanut.avi : Une vidéo de 30 minutes, où un inconnu filme un couple et leur chien. La femme prépare un sandwich au beurre de cacahuète et l’homme veut le donner au chien, qui refuse de manger. Il paraît malade. Le caméraman paraît avoir laissé tourner la caméra sans se préoccuper de ce qu’il se passait.

 

Suite à cette vidéo plutôt inintéressante, d’autres liens se révèlent contenir d’autres fichiers. Les vidéos suivantes se présentent sous la forme de dialogue. Le caméraman filme des personnes différentes dans un décor unique (une pièce non éclairée ne contenant absolument aucun décor, aux murs vides, contenant seulement un meuble et une chaise) froid et peu engageant. Il pose des questions à chaque personne, tantôt banales, tantôt intimes, des questions sur leur jeunesse, leur vécu, les moments embarrassants ou marquants qu’ils ont vécu. Les vidéos deviennent de plus en plus étranges jusqu’aux derniers contenus du site. Certaines vidéos (comme Peanut.avi) ont des noms et celles-ci sont les plus dérangeantes.

Image extraite d'une des vidéos

Image extraite d’une des vidéos

 

- Lickedclean.avi : Une vidéo de 10 minutes tournée dans la maison en caméra cachée. Un réparateur s’occupe de la machine à laver d’un homme. Il s’entretient brièvement avec lui puis s’en va. Après son départ, l’homme retourne dans la salle de bain et lèche le dessus de la machine à laver. Pendant 7 minutes. Des sons semblables à des gémissements de chien accompagnent la scène.

 

Jimbo.avi : Une vidéo de cinq minutes présentant un mime obèse qui effectue différentes imitations dans la pièce ayant servi aux interviews. Pour des raisons inconnues, l’homme est en larmes à la fin de la vidéo.

 

- Dianna.avi : Une vidéo de quatre minutes se déroulant dans une autre pièce, décorée, normale. Une femme est interviewée et parle de sa passion pour le violon. Elle paraît étrangement gênée et distraite. Un miroir situé dans la pièce nous montre un détail quasiment indétectable sans analyser la vidéo : une autre personne est présente dans la pièce, masquée, faisant des gestes étranges.

 

- Jessica.avi : Une nouvelle interview d’une autre femme. La scène est cette fois ci à l’extérieur de la maison. Pendant que la femme parle, la caméra tourne parfois et laisse brièvement apercevoir les alentours (une route, notamment). Malgré des recherches entreprises par des internautes pour localiser l’endroit, rien n’a pour l’instant permis de savoir où étaient ces gens.

 

- Tonguetied.avi : De retour dans la pièce sombre, cette vidéo montre une femme faisant semblant de faire l’amour à un mannequin en plastique, pendant 5 minutes. La vidéo coupe ensuite brutalement et nous montre une curieuse scène : des mannequins disposés en cercle autour de la caméra. La femme a disparu.

 

- Stumps.avi : La scène se passe dans ce qui paraît être la cuisine de « Peanuts.avi » mais en beaucoup plus sale. Un homme sans jambes est apparemment en train d’essayer de danser sur un matelas disposé au sol. Une musique est entendue en fond. Après 5 minutes, l’homme s’écroule sur le matelas et supplie qu’on le laisse se reposer. Il est en sueur et paraît à deux doigts de l’arrêt cardiaque. L’homme derrière la caméra lui hurle dessus et lui dit de continuer. La vidéo coupe.

 

Privacy.avi : L’avant dernière vidéo. Elle nous montre la femme interviewée dans «Dianna.avi » qui se masturbe sur un matelas, pendant que l’homme sans jambes de la vidéo précédente se déplace sur ses mains tout autour de la pièce, masqué. Pour la première fois dans une des vidéos, la porte de la pièce est ouverte et laisse filtrer un pan de lumière. Pendant quelques secondes durant la vidéo, la silhouette d’un animal non identifié peut être vue brièvement.

 

Useless.avi : La dernière et la plus choc des vidéos. Elle dure 18 minutes. Une femme vue dans une des précédentes interviews est attachée à un matelas et bâillonnée. Elle essaye de hurler mais ne peux pas. 7 minutes plus tard dans la vidéo, un homme masqué en costume noir ouvre la porte, et laisse rentrer un animal dans la pièce (celui qui passait devant la porte lors de la précédente vidéo). Il s’agit d’un singe. Le singe est entièrement rasé et peint en rouge. Il paraît affamé et maltraité. Après un moment d’observation, il repère la femme attachée et commence à l’attaquer, avec une sauvagerie incroyable, durant environ 7 minutes. Le reste de la vidéo montre le singe dévorer des morceaux du cadavre féminin jusqu’à ce que la caméra coupe.

 

Après avoir visionné ces vidéos, l’internaute et ceux qui avaient reçu l’email se retrouvèrent dans un sujet créé sur un forum pour essayer d’en savoir plus, mais le sujet fut supprimé très rapidement, ainsi que tous les autres qui furent créés après. Le propriétaire de l’adresse mail n’a jamais répondu à aucun des messages envoyés par la suite. Le site quant à lui fût supprimé 3 jours après. Il subsiste néanmoins des preuves de son existence (screens de la page disponibles sur un site recensant les sites webs disparus, et surtout certaines vidéos qui ont ressurgis plus tard grâce à certaines personnes ayant eu la lucidité de les sauvegarder). 3 de ces vidéos sont encore trouvables sous le nom de Cleaning.avi (une version raccourcie de lickingclean.avi), Shack.avi et Impression.avi. Le bruit court qu’Useless.avi aurait transité pendant un moment sur les réseaux torrent et sur des sites spécialisés dans les vidéos gores réelles.

 

 

Capture d’écran du site tel qu’il était avant sa suppression

Capture d’écran du site tel qu’il était avant sa suppression

La question qui subsiste est, pourquoi ? Quel a été le but d’un pareil site et de pareilles vidéos ? Des théories parlent d’une expérience artistique douteuse menée par des gens pas très sains d’esprit. Des artistes d’un genre nouveau qui auraient voulu brouiller la frontière entre réalité et fiction. Une sorte de fusion de snuff movie et d’œuvre surréaliste. D’autres parlent d’une expérience psychologique accomplie par une secte, qui aurait décidé de tester les humains « non-initiés » ou de punir les personnes qu’ils jugeaient « déviantes ». Une seconde théorie qui pourrait bien être la bonne. En effet, quelques temps après, un homme se prétendant psychiatre (Dr Richard van Buren, dont le nom était déjà présent auparavant sur le site) créa un blog où il présentait un de ses projets professionnels, « The need for normalcy » (le besoin de normalité). Dans sa courte présentation, il disait s’être retiré du milieu de la psychiatrie qui selon lui ne s’adaptait pas à ses idées, pour parfaire son projet en autodidacte. Il prétendait que sa méthode faisait des miracles pour guérir la folie. Sa « thérapie » consistait à filmer des interviews avec ses patients et leur faire ensuite jouer des rôles durant lesquels, filmés, ils pouvaient exprimer à la caméra tout ce qu’ils ressentaient et se lâcher complètement, pour faire ressortir les sujets et thèmes qui composaient leurs angoisses. Des heures de vidéos étaient disponibles en téléchargement direct pour montrer cette méthode à l’œuvre.

Extrait d’un mail de réponse du Dr Van Buren à un internaute

Extrait d’un mail de réponse du Dr Van Buren à un internaute

Quelques pages plus tard, on retrouvait bizarrement les trois vidéos citées quelques lignes plus tôt, sorties du site « Normalpornfornormalpeople ». Van Buren voulait montrer qu’en exprimant sa déviance sans censure et sans compromis, il était possible d’en guérir et de purifier son esprit. Aujourd’hui, le blog a été expurgé de tout son contenu (présentations, idées, théories), seules subsistent ces trois vidéos de quelques minutes, repostées sans aucune explication. Les contenus vidéo de plusieurs heures montrant les « patients » de Van Buren ont également disparu.

Reconstitution de Shack.avi :

Reconstitution Impression.avi :

 

 

 Article fait par Ced Damaged.


Catacombes

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Film sorti en cette année 2014 et réalisé par John Eric Dowdle (Devil, En Quarantaine -le remake américain de [Rec]-, The Poughkeepsie Tapes…), Catacombes, de son nom original « As Above So Below », est un film d’horreur ambitieux se centrant sur l’exploration des catacombes de Paris. Dowdle étant un fan de found-footage, Catacombes ne fait pas exception à la règle et est un found footage, film donc réalisé à la caméra à l’épaule. Il a été entièrement tourné à Paris, dans les véritables catacombes, évidemment décorées et transformées un minimum pour l’occasion, la décoratrice ayant avoué s’être inspiré de l’Enfer de Dante pour créer l’atmosphère des lieux. Le nouveau film de Dowdle a fait l’objet d’un marketing assez incroyable, les bloggeurs ayant reçu des invitations pour des séances spéciales dans les catacombes, Pewdiepie et d’autres Youtubeurs (comme le français Kriss de Minute Papillon) ont même été invités à participer à des challenges et des tournages dans ce même lieu. Alors, ce coup de promotion a-t-il été à la hauteur de la qualité du film ?

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On pourrait penser à une histoire banale à la Projet Blair Witch : des jeunes voulant explorer les catacombes s’y perdent et deviennent fous. Mais pour le coup, rien de tel : on démarre directement sur un récit d’archéologie, le film commençant en Iran. On se centre sur la quête d’une jeune archéologue qui est persuadée de pouvoir trouver la fameuse pierre philosophale de Nicolas Flamel (pierre qui transforme ce qu’elle touche en or, qui soigne et rendrait même immortel). On part donc sur une histoire qui tourne autour d’un mythe assez incroyable, qui nous mène dans les catacombes de Paris, où la pierre prodige semble avoir été dissimulée. Pour pouvoir entrer dans la partie non ouverte aux touristes des catacombes, notre héroïne doit faire appel à des spécialistes de l’urbex (urban exploration) qui sont des habitués de ce genre de lieux. Commence alors leur descente aux enfers, parsemée de références antiques et religieuses, nous faisant entrer dans le monde des profondeurs.

Seulement voilà, Catacombes a pris un gros risque en choisissant de filmer caméra à l’épaule : se déroulant dans les sous-terrains, l’image est donc très souvent trouble, branlante, presque épileptique, et cela gâche l’expérience plus que de la renforcer. En effet, au lieu de se prendre au jeu et de rentrer en empathie avec ce que vivent et ce que voient les personnages, on tente tant bien que mal de discerner les visages qui apparaissent et les actions des explorateurs en herbe. Pas facile, donc, de se repérer, de comprendre même ce qu’il se passe à certains moments. Il peut même vous arriver d’avoir la migraine, voire la nausée, car catacombes obligent, les jeunes gens se penchent, rampent, tombent grimpent, et la caméra suit comme elle peut ces gestes un tantinet trop rapide et successifs.

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Hormis ce défaut majeur, reste le scénario qui n’aboutit pas. La pierre philosophale trouvée beaucoup trop facilement, les incohérences qui parfois nous empêchent d’y croire complètement… Bref. Le film nous sert une morale bien américaine, nous disant « il faut vaincre son Enfer personnel et abandonner nos culpabilités ». Cependant, cette morale est bien mal desservie, l’oeuvre nous proposant des explications bancales et pas assez approfondies à propos du passé ds personnages. Elle mélange également cette histoire de psychologie à celle de la pierre philosophale, et le film nous paraît alors trop court pour tous ces sujets et toutes ces propositions de thèmes. Trop de clichés s’entremêlent dedans, de la romance prévisible depuis le premier quart d’heure à la fin décevante que nous dessert Dowdle.

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Il n’y a pas que des mauvais points. Certains effets spéciaux sont très bien faits (comme les visages dans les murs, ou encore les décors renversés et leur idée-même) et les « monstres » du sous-terrain, rares mais bien foutus arrivent à nous faire retenir notre souffle.


Ma note : 11/20. C’est pas du tout ça. Les catacombes sont des lieux pleins d’histoires et terrifiants, et n’ont pas été assez bien exploitées. Il aurait fallu une heure de plus au film, ou encore que les scénaristes se centrent sur un seul des thèmes proposés.


Les photographes de cauchemars

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Ce site comportant une Galerie des Ombres, il était important de faire un point sur l’un des arts nouveaux qui priment dans le domaine de l’horreur : la photographie. Et dans cet article, je vais parler d’un type de photographies bien précis : celles qui illustrent nos plus sombres cauchemars. Il y a en effet énormément de photographes de talent qui reproduisent leurs rêves terrifiants ou bien ceux de leurs enfants. Je vais donc vous en présenter quatre, qui ont le même thème pour leurs œuvres mais ont tous décidé de l’exprimer de manière différente.

Nicolas Bruno : illustrateur de cauchemars

Nicolas Bruno, un photographe américain qui subit depuis sa plus tendre enfance des épisodes intenses de paralysie du sommeil, a décidé d’en retirer quelque chose en les rendant public et réel grâce à son art. En effet, la paralysie du sommeil attaquant le cerveau au point de se réveiller tétanisé, on se retrouve alors entre rêve et réalité, étant témoin d’apparitions et de visions alors plus ou moins étranges et angoissantes. Elles ont été sa source d’inspiration et voici donc une petite galerie de ses œuvres :

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Marcel Meyer : la peur animée

A la différence de Nicolas Bruno, Marcel Meyer, photographe allemand, rend ses œuvres vivantes grâce à la méthode du gif animé. Il a décidé, grâce à l’animation d’un détail dans chacun de ses clichés, d’illustrer quant à lui ses « favorites childhood nightmares » (ses cauchemars d’enfance préférés). Amusez-vous à chercher chaque détail subtil qui pourrait vous effrayer dans ces images et qui déclenchait la peur chez cet artiste la nuit :

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Arthur Tress : le reporter des cauchemars d’enfants

Originaire de New-York, Arthur Tress est un photographe qui, dans les années 60 et 70, a décidé d’étudier les rêves et les cauchemars des enfants qu’il pouvait rencontrer. Il débattait avec les enfants eux-mêmes de leurs propres cauchemars, afin de les illustrer au mieux. Il saisit alors les plus irrationnelles des peurs chez eux, les plus créatives, imaginatives… Il explore le monde de l’enfance avec brio, et met en scène leurs terreurs. Il a appelé cette série de photos « Daymares » (mélangeant les mots « cauchemars » et « jour ») désignant le côté « diurnes » de l’Angoisse qu’il représente dans ses œuvres. Se pliant à la mode de la « street photography », il prend les clichés de ces enfants et de leurs peurs les plus profondes dans les lieux qui leur conviennent, à la façon de portraits sinistres :

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Joshua Hoffine : l’amateur de frayeur d’enfance

La série Horror Photography de Joshua Hoffine, photographe ayant décidé de mettre en scène ses enfants et leurs cauchemars, se situe dans cette lignée des photographes qui s’intéressent aux cauchemars des petits êtres humains. Monstres sous le lit, dans le placard ou derrière les portes de la salle de bains, les filles de Joshua se prennent au jeu et, grâce à des effets spéciaux rajoutés par la suite, le photographe nous parle bel et bien de nos frayeurs d’enfance et démontre comme les autres artistes à quel point la photo peut retranscrire avec exactitude nos angoisses :

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+ Enfin, je vous renvoie, si vous en voulez plus, à mon article sur le projet photo Big Black Nothing.


Mécanique physio-biologique de la Peur

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Etant un fan de l’horreur en tout genre, je me suis retrouvé un soir à regarder un live d’une personne qui jouait au jeu d’horreur Dead Space. En suivant la trame du jeu, cette personne, virtuellement plongée dans une ambiance oppressante et sombre, a montré des signes évidents de peur (sursauts, besoin de pousser un cri) que nous avons tous au moins ressenti une fois, alors qu’il n’y avait aucune raison rationnelle de danger immédiat.

C’est en voyant ses réactions que je me suis posé des questions toutes simples, mais dont les réponses sont plus complexes qu’il n’y parait : Pourquoi nous n’arrivons plus à nous contrôler consciemment dès que nous ressentons de la terreur ? Qu’avons-nous tous en commun qui nous fasse réagir de la même manière dès que la peur se fait ressentir ? Pourquoi sursautons-nous quand nous sommes surpris par la peur ? etc…

Dans cet article, nous nous pencherons sur l’explication des mécanismes biologiques et physiologiques qui se mettent en place lors d’une situation de peur.

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I/Généralités sur la Peur :

La peur est une émotion très basique, que l’on retrouve chez une infinité d’animaux et qui est apparue très tôt dans le règne animal. La Peur est avant tout une émotion visant à prévenir un danger, elle a donc permis à toutes les espèces animales de survivre au fil du temps, en lui permettant d’éviter une situation pouvant entraîner la mort, ou tout simplement en permettant de fuir face à un prédateur et de ne pas finir en amuse-bouche copieusement mâchés entre des crocs acérés.

La peur a finalement aboutit à la continuité de l’évolution des espèces, pour permettre à L’Homo Sapiens Sapiens (oui, c’est-à-dire toi, lecteur de cet article) de voir le jour.

Dans l’amas de matières biologiques rosées qui forment notre cerveau, nous trouvons une paire de noyaux (un dans chaque hémisphère cérébral) ayant la forme d’une amande et prenant le nom d’ « amygdale » (à ne pas confondre avec les amygdales situées au fond de la gorge et qui n’ont aucun intérêt ici).

Le rôle de l’amygdale est (entre autres) d’analyser et d’évaluer la valence (c’est-à-dire définir une connotation positive ou négative) des sensations, et d’engager des réponses comportementales et des réponses indépendantes de notre volonté.

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Cette amygdale est située dans une région du cerveau où toutes les informations transmises par nos sens (ouïe, odorat, toucher, goût et vision) confluent afin d’être analysées par le centre de tri du cerveau : le Thalamus qui ensuite redistribuera les informations reçues et selon leur nature, vers des zones spécifiques du cerveau.

Dans le cas de la Peur, le Thalamus communiquera avec l’amygdale, qui est donc décrite comme « le centre cérébral de la peur ».

La particularité de la peur chez l’Humain est qu’elle se manifeste selon 2 voix différentes (mises en évidence par Joseph LeRoux en 1994) : une commune avec les autres animaux (la voie courte qui permet une réponse rapide du corps), et une qui nous est spécifique car elle fait intervenir notre atout majeur : la Raison (la voie longue qui permet une analyse plus poussée de la situation et qui atténuera ou non l’activité de l’amygdale).

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Cependant, pour que l’amygdale puisse nous faire réagir, il lui faut un messager. Le corps humain étant bien organisé, il a prévu toute une équipe de « facteurs » permettant la communication entre le cerveau et le reste du corps, que l’on appelle : hormones.

Et voici un scoop spécialement pour vous : l’hormone principale de la peur s’appelle … Adrénaline !

II/ LES REACTIONS DE LA PEUR :

Une fois que l’amygdale déclenche la sécrétion de l’adrénaline, l’hormone va se disperser dans l’intégralité du corps et agir sur des cibles anatomiques spécifiques comme les muscles cardiaques et les muscles lisses (c’est-à-dire tous les muscles que l’on ne peut pas contracter volontairement).

En lisant cette phrase, vous venez de comprendre le principe d’un système nerveux particulier avec un nom barbare : le Système Nerveux Autonome Sympathique (je vous vois venir, ici sympathique signifie qu’il contrôle certaines de nos activités inconscientes et je vous assure qu’il n’a rien d’amical comme on pourrait le penser)

Sleepnolonger étant un site magnanime, voyons maintenant le détail de nos réactions :

  1. La chair de poule

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Les poils qui recouvrent votre peau sont annexés à un type de muscles particuliers : les muscles horripilateurs. Quand nous sommes effrayés, l’adrénaline relâchée va venir se fixer sur les cellules de ces muscles qui vont alors se contracter et permettre au poil de se dresser sur votre peau.

Les « petites boules » que l’on observe à la surface de la peau lors de la chair de poule sont en réalité les muscles horripilateurs drogués à l’adrénaline qui sont contractés au maximum.

D’un point de vue du danger, cette réaction n’a aucun intérêt, malheureusement, avoir la chair de poule ne vous sauvera pas d’un risque de mort imminent, cette réaction traduit seulement l’activation de votre amygdale et que vous analysez une situation comme dangereuse.

        2. Tremblement de la voix

Au cas où vous ne le sauriez pas, la tension des cordes vocales est modulée par un petit groupe de muscles (portant également un nom barbare … je vous l’épargne). Ceux-ci seront encore une fois un terrain de jeu de l’adrénaline qui va provoquer sur ses muscles des « spasmes » rapides qui modifient la tension de vos cordes vocales et donc qui font varier la tonalité de votre voix.

Encore une fois, cette réaction est inutile pour se défendre, elle ne traduit que le fait que vous commencez à flipper sérieusement.

      3. Ecarquillement des yeux, vigilance accrue, rapidité de décision

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Là, on commence à rentrer dans l’utile pour votre survie. Ces réactions interviennent dans le processus de la voie longue de la peur. Le cerveau, avant de choisir quoi faire, va d’abord chercher à obtenir le plus d’informations possibles, et dans un laps de temps très court, sur la situation que vous vivez. L’écarquillement des yeux permet d’agrandir son champ de vision périphérique. La vision périphérique est très importante dans la perception du danger, elle donne des impressions globales d’un panorama et permet une perception ultrarapide des mouvements … même dans la pénombre !

L’écarquillement des yeux permet non seulement de montrer la direction dans laquelle se trouve le danger, mais aussi d’indiquer aux personnes qui vous entourent que vous avez détecté un danger (c’est-à-dire que ces personnes vont reconnaitre sur votre visage l’expression de la peur et, grâce à leur faculté d’empathie, ils auront peur eux aussi : merci les neurones miroirs ! *pour en savoir plus sur les neurones miroirs, regardez l’épisode 21 d’e-penser*).

Sur cette voie longue de la peur, votre cerveau commence à bouillonner, un peu comme un athlète, les pieds calés dans les starting-blocks, prêt à courir le 100m. Le cerveau augmente sa vigilance dans le but d’obtenir encore plus d’informations que celles apportées par la vue. Toutes les informations supplémentaires vont étayer la réflexion sur la dangerosité de la situation : « est-ce que je flippe pour rien, ou est-ce que je ferais mieux de me casser en vitesse ? » est la question à laquelle le cerveau va essayer de répondre le plus rapidement possible.

         4. Accélération du rythme cardiaque et du rythme respiratoire

Dans le doute, et en attendant d’avoir une réponse sûre à la question que se pose le cerveau, le corps se prépare à la fuite si le danger s’avère réel. Pour cela, il faut alimenter les structures qui vont nous permettre la fuite ou la défense : les muscles.

Pour qu’un muscle puisse fonctionner à pleine puissance, il a besoin de 2 carburants (petit gourmand) principaux : le sang et l’oxygène.

L’accélération cardiaque, toujours modulée ici par l’adrénaline, permet en réalité un apport plus important de sang aux muscles et les prépare à une action très rapide, en gros c’est un signal qui signifie : « attention mon pote, on va peut-être avoir besoin que tu te réveilles très rapidement si on ne veut pas finir dans une boîte en bois 6 pieds sous terre ».

C’est exactement le même cheminement pour la respiration : l’accélération du rythme respiratoire apporte, en prévision d’une utilisation intense, un « stock » d’oxygène directement utilisable par le muscle.

Attention toutefois, dans certains cas, la stimulation par la peur peut être tellement importante que le cœur, trop sollicité, finit par adopter une réaction pathologique grave et anormale : il se tétanise : c’est la « crise cardiaque ».

            5. La paralysie

C’est un cas particulier et surprenant de la réaction à la peur, qui peut être partiel ou total. Le réflexe de paralysie par la peur (RPP) apparaît très tôt dans notre vie, au stade embryonnaire, alors qu’on est encore bien au chaud dans notre liquide amniotique. On l’appelle aussi réflexe de retrait ou réflexe archaïque et constitue une de nos premières réactions face à une menace. Cependant, chez un individu sain, au cours de la gestation, ce RPP est censé se transformer en réflexe de Moro (du nom du pédiatre qui l’a étudié) puis être remplacé par la réaction de sursaut.

Pourtant, il se peut que le réflexe de paralysie par la peur subsiste chez le jeune enfant et l’adulte et « coupe » en quelque sorte la relation Corps -> Esprit qui existe.

Ce RPP est généralement représenté par l’image d’un lapin ébloui sur la route par les phares d’une voiture et qui reste enraciné, incapable de faire le moindre mouvement.

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Du point de vue du danger, cette réaction peut se justifier non pas comme une fuite, mais un contournement du danger, surtout face à un prédateur : ne pas bouger est le meilleur moyen pour ne pas se faire repérer, et éviter une situation qui pourrait nous être fatale.

Malheureusement, le RPP qui persiste chez l’être humain devient souvent très handicapant sur la vie et le développement psychologique de l’individu.

La peur est une émotion qui nous est inhérente, on ne peut pas s’en défaire et si quelqu’un vous dit qu’il n’a jamais peur, maintenant vous saurez pourquoi il a tort.

Article fait par Number9


L’Attraction Blanche Neige – Disneyland Paris

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Vous êtes peut-être déjà allé à Disney ? Si oui, si vous vouliez avoir peur, vous vous tourniez soit vers les attractions de grand huit et autres sensations fortes, soit vers le Manoir Hanté, typiquement fait pour ce genre de frissons. Oubliez tout ça et n’ayez pas honte d’essayer « l’attraction pour enfants » au doux nom de Blanche Neige. Attraction pour enfants dites vous ? Pas tout à fait ! Rendez vous devant la chaumière de bois où vous pouvez faire la queue … Bon, une queue souvent certes longue, mais vous pourrez déjà vous étonner de voir une prévention sur une pancarte de bois : « Attention, cette attraction peut effrayer les enfants ». Vous doutez, regardez le plan du parc, incertain : oui, l’attraction Blanche-Neige ne privilégie pas de l’accréditation « d’attraction familiale » mais bien de celle « d’attraction pouvant ne pas convenir aux plus jeunes. » On l’appellerait même "Snow White’s Scary Adventure" !

Ce n’est qu’après avoir subi ce voyage d’un glauque un peu particulier que vous vous rendez compte de l’intérêt de cet article !

Tout d’abord, c’est un enchaînement de tableaux, qui débutent toujours par une porte fermée. Devant cette porte, vous pouvez vous demander ce qu’il peut se trouver derrière à chaque fois. Et plus vous avancez, plus le voyage s’assombrit (en effet, cette attraction s’appelle un dark ride). Enfin, disons que seulement le premier tableau (représentant la belle et les sept nains dans la chaumière) est lumineux et joyeux. Ensuite, on tombe directement dans un univers sombre et pas très rassurant. Dans la mine, des wagons de pierres précieuses nous glissent dessus, et le noir envahit totalement l’attraction. Par la suite, la fameuse sorcière nous apparaît, d’abord en nous surprenant avec un screamer en se retournant et se transformant devant nous. Cette fameuse sorcière va alors nous poursuivre durant TOUTE l’attraction. En apparaissant dans tous les coins, en grandeur nature, en hologramme, derrière les portes, les arbres. Son rire et sa voix sont omniprésents et l’orage gronde. La nuit nous emporte et les arbres nous agressent, après qu’un vol de chauve souris nous ait surpris. La pression nous serre le ventre quasiment du début à la fin. Blanche Neige n’y est quasiment jamais présente parce que… VOUS ETES BLANCHE NEIGE. VOUS vous perdez dans la forêt. VOUS êtes poursuivi par la sorcière.

Pour une attraction au doux nom d’un film pour enfants, c’est complètement surprenant, voire angoissant. Testez la !

Et voici une vidéo pour vous prouver mes dires.

Si vous n’arrivez pas à bien voir, voici la description qu’offre Wikipédia de l’attraction.

Et puis, après tout, même le dessin animé était limite. Rappelez-vous plutôt du passage de la forêt :



Les peintres de la Peur

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Après avoir créer une Galerie des Ombres et avoir rédigé un article sur les photographes ayant choisi pour thème de leurs clichés les cauchemars humains, il ne fallait pas que je loupe l’occasion d’écrire sur un autre art : la peinture. Car il s’avère qu’elle reste pleine de ressources au niveau de la terreur et de l’horreur ; en effet, qui ne s’est jamais senti mal devant un tableau ? Voici donc un palmarès (non exhaustif) de quelques peintres qui ont décidé de jouer sur notre sentiment de peur… consciemment ou même inconsciemment !

  • Munch

Nous connaissons tous ce fameux tableau, « Le Cri ». On s’est tous demandé ce qu’il représentait, pourquoi le personnage criait, qu’elles étaient ces étranges vagues dans le ciel… Munch a voulu échanger les couleurs du ciel et de la terre pour troubler le spectateur et donner de la puissance à ce « cri ». Le décor semble se tordre et le hurlement semble puissant, si puissant qu’on devrait, comme le personnage, se boucher les oreilles. Ce même personnage qui nous semble ni mort ni vivant, avec son teint pâle et son ossature squelettique, son manque de chevelure et ses orbites creux. Evidemment, on peut directement se dire que ce tableau représente une souffrance, un cri contre la maladie, la mort… ou la solitude, comme on peut le voir vis à vis des autres personnages, flous et lointains, du tableau. D’ailleurs, le « précipite » de lave à droit ne représenterait-il pas l’Enfer ? Munch aimait représenter ces thèmes et ne s’en est pas priver, comme le prouve ces autres tableaux aux noms tout aussi équivoques.

Les Cendres Le désespoir L'héritage L'anxiété Le cri

 

  • Francis Bacon

Francis Bacon est certainement un peu moins connu, mais ses œuvres sont tout aussi intéressantes. Il dit peindre la violence, le sang, l’humain dans toute sa cruauté. Ses personnages semblent tous terriblement torturés et/ou fous. Ses tableaux sont « des cris lancés dans un monde froid » et Bacon a le désir profond de révéler au monde l’horreur de l’humanité, le monstre qui sommeille en chacun de nous :

Figure With Meat Self Portrait Pape Innocent X Head I (1948) Head III Study for the Head of a Screaming Pope study of the human body Three Studies for Figures at the Base of a Crucifixion circa 1944 by Francis Bacon 1909-1992

 

  • Odilon Redon

Je vais sûrement le faire découvrir à beaucoup d’entre vous, mais je vous présente Odilon Redon, peintre français. Chez lui, ce sont les visages qui sont perturbants et intéressants. Ceux d’enfants, placés de façon grossières et ridicules. Des visages disproportionnés, placés sur des tiges de fleurs, des corps velus d’araignées. Le style est « crayonné », sombre et enfantin. Malsain, donc.

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  • Beksinski

Vous avez sûrement dû, en tant que fan d’horreur et de peur, tomber plus d’une fois sur une œuvre de Beksinski. Peintre de tableaux plus qu’étranges, il affirmait pourtant que ses œuvres n’avait rien de glauque, mais tout d’humoristique. Ce qui n’est pas l’avis de tous ceux qui se retrouvent, le soir, devant ses tableaux. Tableaux représentant des squelettes, des visages, des choses abstraites, des paysages comme post apocalyptiques… Bien qu’ils représentent des choses abstraites et souvent irréelles, ses tableaux sont pleins de détails surprenants et alarmants, et l’état morbide de ses personnages en décomposition nous prennent à la gorge.

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  • Goya

Peintre assez classique et connu de beaucoup, Francisco de Goya a peint des choses « normales » comme des choses… moins normales. Le fameux tableau représentant Cronos dévorant son fils en a traumatisé plus d’un. Il a peint des hommes et des femmes torturés et endeuillés, des enterrements et des deuils. Et également… un chien noyé, au fond d’un tableau abstrait et plus qu’étonnant.

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  • Bill Stoneham

Cette histoire est une creepypasta. Ou une histoire réelle. A vous de choisir. Le peintre américain Bill Stoneham nous a fourni une des légendes les plus terrifiantes d’internet, il n’y a pas si longtemps que ça. Ce tableau, « The Hands Resist Him » (« Les mains lui résistent ») est connu pour avoir été « la peinture hantée de eBay ». Il représente un petit garçon devant une porte fenêtre sombre. A côté de lui, une poupée qui fait sa taille. Derrière la fenêtre, une multitude de mains sont pressées. Si on regarde bien, il y a un trou bien rond sur le verre. Selon le peintre, le petit garçon le représenterait lui à l’âge de 5 ans, la vitre l’obstacle entre le monde réel et le monde des fantasmes, la poupée serait un guide pour passer dans l’autre monde, et les mains les innombrables possibilités et vies qui nous sont offertes.

Très vite, la rumeur qui disait que cette peinture était hantée se répandit sur le web. Les gens racontaient que le petit garçon et la poupée bougeaient dans la nuit, et que, parfois, ils sortaient du tableau. Tout cela était raconté dans la description de la peinture, vendue sur eBay. Le vendeur se défaisait de toutes responsabilités si l’acheteur potentiel venait à subir ou vivre d’étranges expériences. Tout cela rendit évidemment la page de la vente extrêmement visitées. Les gens qui l’ont exposée seraient tous morts un an après avoir eu accès à The Hands Resist Him. Les personnages ayant juste vu des photos de l’oeuvre auraient également ressenti malaise voire maladie…

Alors, à vous de juger :

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  • Giger

Lui, vous le connaissez certainement. Pas pour ses peintures, mais pour ses effets spéciaux réalisés pour le monde du cinéma. Et pas n’importe quel cinéma ! Alien le huitième passager, Alien la résurrection, Poltergeist 2, Prometheus… On a déjà tous plus ou moins vu ce dont il est capable. Son style, froid, mécanique, « steampunk ». Des images d’aliens toutes plus déroutantes les unes que les autres, alliant tuyaux, vaisseaux, squelettes… C’est un travail original et minutieux, qui mérite l’attention de fan de la Peur.

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  • Giuseppe Velardo

Enfin, un beaucoup moins connu. Velardo est un artiste contemporain, qui peint presque uniquement des portraits. Des portraits sombres, aux visages tendus, aux yeux manquants, aux bouches écarquillées… L’ombre est omniprésente et souvent le « sang » rentre en jeu, dans ces visages à moitié rougeoyants. Un travail qui met mal à l’aise, c’est certain :

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Et si vous en voulez plus, n’oubliez pas l’article sur Le Cauchemar de Fussli.


L’inquiétante étrangeté, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer être mal à l’aise.

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Par Antarès

Salut à tous, c’est Antarès. Et pour mon premier article sur SleepNoLonger j’ai voulu revenir sur un concept fondamental de tout adepte de l’étrange, le concept même qui vous fait revenir sur ce site semaines après semaines, ce concept, c’est l’inquiétante étrangeté.

Le principe de l’Unheimlich, ou inquiétante étrangeté, est une conception psychologique théorisée par Sigmund Freud en 1919 dans son essai, Das Unheimliche. (nan mais revenez ! ça devient intéressant après, y aura des images et tout !)

Sigmund Freud, le plus grand de tous les héros ! (seulement 43.70€ par séance)

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On ressent l’unheimlich (prononcer : Oune-H-Aïe-m-Liche) lorsque l’on est face à une situation, qui n’est pas effrayante en soit, mais qui semble… étrange, un peu à côté de la plaque, qui ne devrait pas être là, ou qui ne devrait pas logiquement se dérouler de cette façon. La définition même de l’unheimlich reste vague dans la mesure où le sentiment lui-même est très diffus. On ressent alors un sentiment de malaise, comme si notre cerveau ne savait pas trop quoi faire de ces informations. Alors on dit souvent « c’est flippant » ou « c’est glauque » ou encore « c’est bizarre » mais au fond notre vocabulaire est trop pauvre pour décrire exactement ce que l’on ressent. Le fait de ne pas savoir comment le décrire est l’un des principes de l’unheimlich.

Shining, un bel exemple d’utilisation de l’inquiétante étrangeté.

Shining, un bel exemple d’utilisation de l’inquiétante étrangeté.

L’inquiétante étrangeté est un sentiment qui peut se rapprocher de la peur, mais qui reste fondamentalement différente, ne serait-ce que dans son fonctionnement. Là où la peur est une réaction purement biologique, l’unheimlich est une réaction intellectuelle, ce qui la rend si difficile à décrire vu qu’il diffère d’un individu à l’autre. Si la peur est une réaction face à une situation de danger, l’inquiétante étrangeté, c’est plutôt l’idée que peut-être ce qu’on voit pourrait éventuellement être dangereux-mais-en-fait-pas-trop-je-sais-pas. S’en résulte un sentiment de malaise, et généralement on est bien content quand c’est fini.

Sauf pour les amateurs de l’étrange bien sur ;)

Prenons un exemple pour que tout soit plus clair

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Un excellent exemple d’unheimlich.

Pourquoi cette photo nous met mal à l’aise ? Vous allez me dire « c’est évident ! elle est complètement flippante cette photo ! » Oui mais pourquoi ? Ce couple n’a pas l’air bien méchant en définitive. Ils n’ont pas de couteaux, ou d’armes ou de grandes dents. Cette image ne fait pas référence à la mort, ou la douleur ou la maladie. Leur masque de chien est juste un peu nul mais bon, un costume moche est-il une raison pour ce pincement que vous ressentez au fond des tripes ? La réponse maintenant vous la connaissez, c’est l’inquiétante étrangeté. C’est un peu étrange, et ça fout les boules, et on sait pas pourquoi.

Et on adore ça ;)

Pour plus d’infos :

Article sur la Peur

Article sur un exemple d’inquiétante étrangeté


La Chasse aux fantômes ou de l’empreinte au sens

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« (…) quand on connaît cette histoire, l’endroit prend une toute autre allure. »

Chasseur de fantômes – épisode 1 à 2

Introduction

J’ai découvert la première chasse aux fantômes de Guss DX grâce à un partage sur les réseaux sociaux. Je regarde et je suis passionné comme je ne l’ai jamais été devant un film d’horreur. La vidéo nous montre un homme confronté à des phénomènes paranormaux dans des lieux hantés. Tout ce qui est filmé nous est présenté comme authentique, sans retouche. Nous serions ici face à un vrai documentaire. Il ne va pas s’agir dans cet article de se faire l’avocat du paranormal ou d’accuser Guss de mentir sur la véracité de ses images, mais d’analyser les éléments qui font l’efficacité, à mon sens, de ses chasses aux fantômes.

Cet article ne présente pas les vidéos, je vous invite à les visionner directement avant de lire cette analyse à cette adresse: lien vers le premier épisode

Cet article fut rédigé après la sortie du Vlog numéro 2, merci de le replacer dans le contexte de son écriture, peut être sera-t-il obsolète après la sortie d’autres épisodes de ses chasses aux fantômes.

Contenu et ambiance

Je vais commencer par traiter de ce qui nous est montré et comment. Guss passe une après midi et une nuit dans des lieux hantés. Il porte deux caméras sur lui : une qui film ce qu’il regarde en face de lui et une plus petite qui film son visage. Il est seul et nous fait part de ses observations et de ses impressions via la petite caméra.

Si l’on compare ses chasses aux fantômes aux autres vidéos du même type que l’on peut trouver, voir aux films d’horreurs en général, le style est beaucoup plus calme. Nulle trace de screamer, aucun cri, pas de crise d’hystérie. Les lieux visités sont paisibles et silencieux, Guss ne vient jamais troubler la tranquillité de ces lieux. Au contraire, il est toujours très poli, respectueux des lieux et des potentiels fantômes qui y logent.

Lorsqu’il observe un évènement inexplicable, Guss ne sursaute pas et ne cherche pas à nous surprendre. Il revient dessus après coup, explique en voix off ce que l’on peut observer (bruit, orbe…). Il adopte une attitude d’observateur, un comportement finalement assez réaliste comparé aux attitudes hystériques des personnages adolescents des films d’épouvantes.

La vidéo nous montre généralement l’image des deux caméras. Ainsi, on voit ce que regarde Guss et on voit son visage. Contrairement aux films qui usent du found footage (simulation d’enregistrement retrouvé généralement filmé en caméra porté) comme un simple effet de style d’immersion, ici, nous accompagnons le porteur de la caméra qui n’est jamais ignoré. Nous suivons un journaliste enquêtant sur le terrain.

Bien que Guss insiste beaucoup sur le fait que rien n’est retouché ou mis en scène, on ne peut s’empêcher d’identifier des compositions. Elles n’enlèvent rien à la véracité des faits observés, mais influent sur notre perception de l’environnement hanté. Que ce soit le cadrage qui rassemble Guss et une petite statue de la Vierge dans la séance de ghost box du premier épisode ou les plans en infrarouge d’une forêt dense dans le second, ce sont des images qui ne nous laissent pas indifférents et influent sur notre ressenti de la vidéo.

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Les plans de transition avec des effets ajoutés, les bruits inquiétants rendent le documentaire plus divertissant. Ces éléments de montage encore une fois n’inventent pas des phénomènes paranormaux, mais construisent une ambiance propice à imaginer ces phénomènes.

Indice

Le deuxième élément déterminant de ces chasses aux fantômes est la dimension indicielle. En sémiotique, on considère un indice comme un signifiant qui entretient une contiguïté physique avec le signifié. Par exemple, une empreinte de pas est l’indice du pied qui l’a laissé. Ainsi, l’indice a la capacité d’attester de la réalité de son référent. Je parle de cette notion car elle s’applique à deux éléments de ces vidéos : la nature des images vidéos et les lieux visités. (Je vous invite à découvrir les écrits de Charles Sanders Peirce pour de plus amples informations sur le sujet).

Les vidéos sont basées sur le même principe que les photographies : la capture des rayons de lumière, par le passé sur des pellicules argentiques, aujourd’hui sur des capteurs photosensibles. Ainsi a t-on considéré que les photographies attestaient de ce qu’elles montraient. Puisque leur processus de réalisation est une mécanique qui repose sur la chimie et l’optique, la capture des rayons de lumière ayant précédemment rebondi sur le sujet, ces images attestent de la réalité de ce qu’elles montrent. Evidemment, on sait que les images photographiques peuvent être truquées, mais elles conserveront ce statut, et là où l’on pourra se laisser berner par un photomontage, on ne sera jamais trompé par un dessin ou une peinture dont on connaît la nature. (Je vous renvoie à la Chambre claire de Roland Barthes si le sujet vous intéresse).

De même, les lieux hantés sont des lieux abandonnés et chargés d’histoire. Ils gardent les traces de la vie des fantômes recherchés. Leurs objets, les espaces qu’ils ont habités sont encore marqués par leur présence passée. Lors de la visite de jour, Guss présente les lieux, met l’accent sur la dégradation causée par le temps, les travaux, les pièces et leurs utilités. Les espaces ne sont pas seulement >filmés : ils sont présentés. Guss nous raconte l’histoire du lieu et transmet des témoignages recueillis.

Cette dimension indicielle s’applique aussi aux outils de détection du paranormal employés dans les chasses. Les micros, caméras, thermomètres et autres détecteurs de champs électromagnétiques sont des outils de relevé, des capteurs de phénomènes bien réels. Mais ces données ne vont prendre du sens que par interprétation.

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Le changement de température est incontestable, et c’est la seule information attestée par l’outil.

Pourquoi rappeler toutes cesévidences ? Parce que l’intérêt de ces signes indiciels et de ces lieux marqués, c’est qu’ils n’attestent que de la réalité de leurs sujets, mais en aucun cas de ce qu’ils évoquent. L’histoire, la fiction qu’ils invoquent ne dépendent que partiellement de ce qu’ils montrent, mais en grande partie de leur présentation, de leur contextualisation, en l’occurrence via le discours de Guss.

Discours et interprétation

La seule et unique voix entendue dans ces chasses au fantôme est celle de Guss. Dans la première partie de ses vidéos, il visite les lieux hantés de jour et nous les présente en même temps qu’il les découvre. Il arrive sur les lieux avec des informations de différents ordres (l’histoire du lieu, des témoignages de phénomènes paranormaux). Ces données constituent déjà son approche des lieux. Il ne peut s’empêcher (et nous aussi) de projeter ces informations sur le lieu. Là où l’on ne constaterait qu’une dalle de béton au sol (grâce à la vidéo qui atteste de sa réalité), il sait en plus qu’il s’agit de la chape d’une ancienne maison bâtie par des soldats allemands sous l’occupation. Guss arrive sur les lieux avec une histoire qui va influer sur sa perception des lieux et sur la présentation qu’il va nous en faire.

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Une chape de béton qui devient un lieu hanté par la mémoire des soldats.

J’avancerai ici l’idée que Guss interprète les lieux à la lumière de ses croyances. Il croit aux informations historiques (qui sont on ne peut plus crédibles) et est influencé par les témoignages de phénomènes paranormaux. Cette interprétation ne va pas se limiter aux lieux, mais aussi aux phénomènes qu’il va y découvrir.

Ces phénomènes se réduisent à : des ombres qui se dissipent à la lumière de sa torche, des bruits de pas, de frottement, des séances de Ghost box, des orbes… Tous ces signes sont très « flous », ils pourraient facilement correspondre à de nombreuses interprétations. Le moindre bruit peut avoir plusieurs origines possibles. Donc là où les signes sont réels en tant qu’indice (ils sont capturés par la caméra) leur signification (paranormale) est due aux interprétations. Ces signes, vus dans un tout autre contexte seront interprétés de manière radicalement différente (et non paranormale).

Les séances de Ghost box constituent le meilleur exemple. Les voix sont étouffées, le son est parasité. Personnellement, j’identifie seulement des sons, mais Guss et les personnes qu’il a invité à écouter la séance du deuxième épisode, vont y reconnaître des mots, voir des bouts de phrases en plusieurs langues. Ils vont y projeter leurs propres connaissances, comment reconnaître une langue que l’on ne connaît pas ?

Un élément intéressant dans la seconde vidéo, est que Guss établit des pourcentages de l’origine des signes. Par exemple dans l’épisode 2 à 41:27, lorsqu’il voit un orbe sur la vidéo, il établit que cela peut être soit un insecte à 90 %, une poussière à 0% ou un orbe à 10%. Admettre que ces phénomènes ne sont pas forcément surnaturels est une façon intelligente de ne rien déterminer. Ces signes sont flous et leur sens dépend de leur interprétation. Guss reconnaît ainsi qu’il y a toujours plusieurs interprétations possibles, naturelles et surnaturelles.

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Différentes interprétations pour un même signe en fonction du contexte.

Relationnel

J’ai découvert Guss DX avec sa première chasse aux fantômes. Depuis, je le suis sur twitter pour me tenir au courant des avancées de ce programme et j’ai rapidement regardé en diagonale ses vidéos sur Minecraft. Ce créateur parvient à transmettre très rapidement l’image d’un homme sage, honnête et sympathique. Une image renforcée par ses nombreux tweets à propos de sa vie de famille. Il s’agit d’une personne (ou d’un personnage) qui inspire la confiance. Quand il nous dit que rien n’est retouché, on a envie de le croire.

Après ses deux chasses aux fantômes, il a publié deux vlog (blog vidéo) dans lesquels il répond aux questions des internautes devant son ordinateur. Ces échanges font partie du processus général de mise en confiance des spectateurs. Il est dans une démarche de transparence sur le matériel employé, ses intentions, les conditions de tournage, ses inquiétudes…

Internet a modifié notre rapport aux images délivrées. Le même type de vidéo vu à la télévision n’aurait pas pu nous faire douter une seconde de l’existence du paranormal, à la rigueur, elles auraient provoqué quelques frayeurs grâce à des effets de style hérités du cinéma. Sur internet, n’importe qui peut produire et diffuser des contenus vidéos sans intermédiaire. Aucun producteur dans la chaîne de réalisation ne va poser d’impératifs d’entertainment. Guss fait partie de ces autodidactes qui nous inspirent confiance par leur côté indépendant.

Enfin, Guss a l’intelligence de ne pas être radical. Dans ses vlog il nous explique qu’à la base, il ne croît pas au surnaturel malgré des expériences qu’il aurait vécu. Il se place du côté des sceptiques, mais c’est pour mieux les convaincre. Comme vu précédemment, il admet des interprétations scientifiques aux phénomènes observés. Et au cours de ses aventures, les phénomènes vont trouver de moins en moins d’explications rationnelles. C’est ainsi que nous allons progressivement adopter son point de vue, en même temps que le sien évolue.

Conclusion

En conclusion de cette brève analyse, je voudrais commencer par résumer le procédé si efficace de ses épisodes. Un homme qui inspire la confiance, visite des lieux marqués par le temps, sur lesquels il projette un savoir scientifique (données historique) et une légende (témoignages). Il capte des signes de nature indiciels, des empreintes sonores et visuelles dont il va admettre plusieurs interprétations : scientifiques et paranormales. Ces phénomènes vont trouver de moins en moins d’explications scientifiques et nous allons, comme Guss, nous mettre à douter.

Ce procédé est diablement efficace et j’ai moi-même éprouvé un sentiment de stress intense à la vision du deuxième épisode (la scène des caméras qui s’éteignent toute seule me glace le sang à chaque fois). Et c’est aussi une « œuvre » vidéo d’une grande qualité esthétique. Ce sont des balades contemplatives qui nous font visiter des lieux charmants, mais cela relève plus de l’appréciation subjective donc ce n’est pas déterminant.

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Le noir, le signe que l’on peut interpréter de toutes les manières, tout peut sortir du noir.

Pour finir, tous les phénomènes inexplicables pourraient parfaitement avoir été mis en scènes (effets spéciaux rajoutés numériquement, jeu d’acteur…). Ce n’est pas sur les « preuves » enregistrées que l’on pourra établir un argumentaire en faveur du paranormal. C’est la démarche globale de Guss qui permet cette adhésion au surnaturel. La question que pose ces vidéos n’est pas : « est-ce que le paranormal existe ? » mais « quelle est la part d’interprétation dans notre perception des signes ? » et « dans quelle mesure la réalité est elle-même construite par la projection de fiction ? ».

Publié le 15 septembre 2014

par Fugushiman

Merci aux personnes qui ont relu cet article et au site Sleepnolonger de l’accueillir.

Les images illustrant cet article sont des extraits des épisodes de Chasseur de fantômes de GussDX, tous les droits les concernant lui reviennent.


Poltergeist

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Sorti en 1982, Poltergeist est un classique pour les fans de genre (comme vous et moi). Il est connu de tous et de toutes pour peu qu’on s’intéresse au genre « Epouvante-horreur ». Ce film est réalisé par quelqu’un que l’on connaît aussi forcément dans le milieu : Tobe Hooper (qui a aussi fait un épisode des Contes de La Crypte, deux des Masters Of Horror…). Qui est ce monsieur ? Et oui : Poltergeist est du même réalisateur que Massacre à la Tronçonneuse, LE chef d’œuvre glauque de l’horreur. Deux classiques à son actif donc. Il y a souvent méprise, car Poltergeist est connu principalement pour avoir été produit par Spielberg, qui efface alors le nom de Tobe Hooper qui lui, pourtant, est bel et bien le seul réalisateur du film.

Vous avez sûrement déjà entendu parler de ce film à cause de sa « malédiction » : en effet, la jeune actrice principale est morte durant le tournage du deuxième volet (la saga en compte trois) de la maladie de Crohn, et celle qui joue sa sœur aînée se fait assassinée par son petit ami à l’âge de 22 ans. Il paraîtrait même que les squelettes de la scène de la piscine étaient de vrais restes humains…

Alors, pourquoi ce film est-il si acclamé ?

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L’histoire est la suivante : une famille vient plus ou moins d’emménager dans une nouvelle maison d’une banlieue récemment construite par une entreprise immobilière dont le père fait lui-même partie. Ils sont bien installés, font même creuser une piscine, et vivent une petite vie tranquille tous les cinq : les trois enfants (une adolescente, un petit garçon et une petite fille) et leurs deux parents s’entendent bien et se chamaillent comme toute bonne famille qui se respecte. Seulement voilà : un bon jour, tout bascule. Carolann, la plus jeune, entend des voix et est somnambule. Elle commence à être presque hypnotisée par la neige qui grésille dans les postes de télévision. Ensuite, les chaises bougent seules, les placards s’ouvrent et, un soir, un tremblement de terre secoue leur maison et Carolann disparaît alors durant la panique générale. Les phénomènes paranormaux s’enchaînent et les parents comprennent bien vite que leur fille est retenue dans un autre monde, quelque part dans la maison. Ils font alors appel à une voyante et son équipe pour enregistrer les phénomènes et les utiliser pour récupérer leur enfant.

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Poltergeist est bel et bien un film d’angoisse. Premièrement à cause (ou grâce) à son rythme, toujours soutenu. Les moments de « pause » sont rares, mais quand ils sont placés, le sont de façon intelligente et permettent de relancer ces angoisses successives sans pitié. Scènes après scènes, la maison hurlent à la famille sa monstruosité, et nous démontre la puissance de ses démons. Parce qu’après tout, le titre même du film est « Poltergeist », et ce mot désigne un ensemble de phénomènes défiant toute raison et toute logique et agissant par répétitions (coups sonores, lévitation d’objets…). En Allemand, « poltergeist » signifie d’ailleurs « esprit frappeur ». En somme, le film respecte son thème avec succès.

L’ambiance est géniale : on démarre dans cette famille qui sort des années 70, années libérées. Les parents fument des joints, l’adolescente fait un doigt d’honneur devant sa mère dont la seule réaction est d’en rire… et ce poltergeist vient briser cette liberté et cette joie de vivre générale. Le film aura beau commencer par un match de foot entre copains, il finit tout de même dans un hôtel miteux. L’ascension de cette famille insouciante vers un traumatisme est extrêmement bien réalisée.

Poltergeist

Les plans sont tout aussi bien travaillés que dans le fameux Massacre à la Tronçonneuse du même réalisateur : on se souviendra tous de la scène du clown, surgissant au bon moment, au bon endroit et de la bonne façon. La tension est palpable durant toute l’oeuvre grâce aux positionnements judicieux de caméra, aux sons bien placés et aux réactions des acteurs. Les gros plans sur le visage de Carolann illuminé par la neige de la télévision, celui dans le miroir qui dépèce l’un des chasseurs de fantômes… On sent dans Poltergeist une vraie réflexion qui tend à améliorer nos angoisses cinématographiques, à cerner nos peurs et faire monter notre rythme cardiaque.

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On reconnaît à peine Hooper hein ?

Le film a une énorme dimension comique et possède même beaucoup d’instants « légers » (la patte de Spielberg, très certainement) mais arrive, selon moi, à bien manier tous ces genres pour en faire un film très agréable à regarder. Agréable, car le film ne tient pas compte de nombreux clichés : la famille prend très vite conscience du phénomène, le mari croit directement sa femme lorsqu’elle lui en parle, ils ne tardent pas à appeler les fameux spécialistes… Bref, personne n’est là pour ralentir l’investigation et douter des personnages principaux (ce qui est rare).

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Ma note : 15/20. Le film est bon, on ne se pisse pas forcément dessus, mais certaines scènes sont tellement mythiques qu’elles méritent d’être vues et revues des millions de fois.

 


The Binding of Isaac, ou comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le caca et la Bible

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Par Antarès.

Du sang, du caca, des tripes, du symbolisme biblique, du caca encore, un design tout mignon et un jeu absolument brillant, voilà comment en quelques mots vous pourrez résumer The Binding of Isaac lors de votre prochaine soirée mondaine. Car oui, The Binding of Isaac est digne d’être cité, d’être comparé, d’être aimé, détesté, jeté aux oubliettes ou porté aux nues, bref, Binding of Isaac, il faut en parler !

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Comment décrire The Binding of Isaac ? Par quel bout le prendre? Doit-on d’abord parler de son gameplay ? Ou de son contenu ? De son auteur et de l’immense part de lui-même qu’il a mis dedans ? Ou de sa fan-base si active et toujours grandissante ?

Et bien, autant commencer par le commencement : « Isaac et sa maman vivaient dans une petite maison en haut d’une colline… » Isaac est plutôt solitaire, et sa maman est droguée aux émissions de TV chrétienne, tant d’ailleurs qu’un jour elle entend une voix « venue d’en haut » qui lui ordonne de tuer Isaac afin de prouver son amour pour Dieu. Elle saisit un couteau à viande et se dirige vers la chambre du garçon « emplie du désir de servir son dieu ». Isaac, prit de panique, découvre alors une trappe sous le tapis de sa chambre, il l’ouvre d’un seul mouvement et, pour échapper à la folie de sa mère, « se jette dans les ténèbres sous lui »…

Ah bah super l’ambiance ! Et pourtant TBoI (wé c’est plus court écrit comme ça), malgré son pitch de départ, est un jeu qui se joue et (surtout) se rejoue avec plaisir. La grande intelligence de son créateur Edmund McMillen étant d’avoir utilisé un design tout mignon pour faire son jeu, et de l’avoir rempli d’une bonne centaine de détails amusants, de clins d’œil à la culture geek et de blague méta.

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Regardez ces monstres, ne sont-ils pas meugnons tout plein ?… pour la plupart.

C’est l’une des choses que j’apprécie le plus dans TboI, le contraste entre son design kawaï et son background glauque et sombre. Pour citer les travaux de Kandinsky sur la couleur, une couleur ne ressort jamais aussi bien que si elle est entourée de noir, il en va de même pour le reste, l’ambiance glauque et poisseuse du jeu est d’autant plus présente que le design est très enfantin. Une autre chose qui élève TBoI au rang de perle du monde du jeu-vidéo, c’est que toute la narration passe par des saynètes lors des chargements, de très courtes cinématiques en fin de jeu (il y en a plusieurs, qui racontent toutes des choses différentes) et surtout via les objets que Isaac récupère. Le jeu est de fait ouvert à beaucoup d’interprétations, d’autant plus qu’il apparait clairement au bout d’un certains temps de jeu que nous ne sommes pas dans sous-sol de la maison, mais bel et bien dans la psyché d’Isaac et que chaque objet ou monstre est un élément de la vie du garçon. C’est pour cela que l’on peut trouver des objets comme du rouge à lèvre et des chaussures à talon hauts, laissant fortement supposer que sa mère le déguise en fille, un martinet ou une ceinture, dont la symbolique est évidente, de très nombreuses références à la bible (rien que le pitch de l’histoire qui reprend le sacrifice d’Isaac par Abraham, tiré de l’Ancien Testament), comme la couronne d’épine, les clous, le rosaire… tous ces éléments permettant de reconstruire l’histoire d’Isaac, et ce sans le moindre dialogue.

Et que dire du fait que Isaac combat les monstres avec ses propres larmes ? Ou que plus il avance dans le jeu, plus il récupère de pouvoirs qui le rendent difforme, monstrueux ?

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Isaac, afin de combattre ses propres démons doit lui-même devenir un monstre… fascinant n’est-ce pas ?

J’aime profondément ce jeu, parce qu’il est bien fait, intelligent, addictif dans le bon sens du terme, c’est-à-dire qu’il me donne envie d’y rejouer pour devenir meilleur, et surtout que c’est une victoire artistique. Edmund McMillen a mis beaucoup de sa propre histoire dans ce jeu (je vous invite à en apprendre plus sur l’enfance très dure de cet homme), il a fait ce jeu pour exorciser ses démons, ce n’est pas un jeu fait pour plaire à un large public, il n’est pas facile ou consensuel, c’est un vrai acte d’audace. Ce jeu avait tout contre lui, il parle de choses sombres et très délicates à aborder et il en parle frontalement, sans détour tout en faisant le tour de force d’y ajouter de l’humour et de la dérision.

Il y a tellement de choses que je n’ai pas dites, et qui pourtant valent le coup d’être partagées. Je ne peux que vous inviter à suivre Isaac dans cette aventure qui, que vous aimiez ou pas, ne vous laissera clairement pas indifférent. The Binding of Isaac est plus qu’un jeu, c’est une expérience.

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Ma note : 17/20.


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